La Commission d’enrichissement de la langue française s’attache à créer des termes et expressions nouveaux afin « de combler les lacunes de notre vocabulaire et de désigner en français les concepts et réalités qui apparaissent sous des appellations étrangères ». Elle s’appuie sur un réseau de 19 groupes d’experts des domaines scientifiques et techniques répartis dans 14 ministères et travaille en concertation avec de nombreux partenaires (institutionnels, académiques, responsables des politiques linguistiques…). Une fois adoptés, les termes, expressions et définitions sont publiés au Journal officiel.
Ils sont alors « d’usage obligatoire dans les administrations et établissements de l’État et servent de référence en particulier pour les traducteurs et les rédacteurs techniques ». L’environnement fait partie des domaines étudiés et fait régulièrement l’objet d’enrichissements tout comme l’énergie, les EnR, l’hydrogène, les matériaux ou encore l’aménagement, urbanisme, habitat & mobilité.
- Début 2017, les termes adoptés dans le domaine Environnement portaient essentiellement sur la thématique de l’eau. En plus de ‘eau de ruissellement’, ‘eaux usées’ ou encore eau bleue, verte, grise ou noire, étaient définis les concepts de ‘bioturbation’ et de ‘sauvageté’ (v. encadré).
- En mai 2018, la fournée, plus axée déchets et recyclage, définissait entre autres ‘immission’ et ‘sous-recyclage’.
- En septembre 2019, la liste dédiée au climat et carbone comptait plusieurs expressions liées aux gaz à effet de serre (bilan, compensation, délocalisation, intensité, marché des émissions…) et diverses notions dont ‘décarbonation’ et ‘/le-vocabulaire-de-lenvironnement-au-journal-officiel-volet-2/’.
Mer & Littoral en 2021
Ces définitions ne sont pas nécessairement figées. Ainsi par exemple, une révision a été apportée cette année aux expressions ‘empreinte écologique’ et ‘empreinte en eau’ qui avaient été précisées en 2012 et auxquelles a été ajoutée ‘empreinte en matières premières’. Mais ce cru 2021 a surtout porté sur la thématique « Mer et littoral ».
Ont ainsi été définis
- ‘alluvionnement’, *
- ‘compression côtière’,
- ‘continent de plastique’,
- ‘houlomotricité’,
- ‘réalimentation de plage’,
- ‘remodelage de plage’,
- ‘trait de côte’ mais aussi…
- ‘géothermie marine’.
Association étonnante sur le plan étymologique puisque ‘géo’ vient de ‘gê’ (la Terre et, par extension, le sol), l’expression ‘géothermie marine’ semble désigner l’énergie thermique des mers (ETM) déjà bien connue et faisant partie intégrante des énergies marines renouvelables, parfois sous le nom d’énergie maréthermique. Les experts de la Commission ont également adopté le terme ‘thalassothermie’ qui en constitue la partie dédiée à la production de chaud ou de froid.
Quelques exemples de définitions adoptées
- Bioturbation : Remaniement de sols ou de sédiments aquatiques produit par les activités des organismes vivants présents dans ces milieux (JO du 15 01 2017)
- Sauvageté : Caractère d’un espace naturel que l’homme laisse évoluer sans intervenir. Par extension, cet espace lui-même (JO du 15 01 2017)
- Immission : Incorporation et accumulation d’une substance, notamment d’un polluant, dans un milieu récepteur (JO du 18 05 2018)
- Sous-recyclage : Fabrication, à partir d’objets ou de matériaux de récupération, de produits de moindre valeur que les objets ou matériaux d’origine (JO du 18 05 2018)
- Décarbonation : Ensemble des mesures et des techniques permettant de réduire les émissions de dioxyde de carbone (JO du 24 09 2019)
- Géothermie marine : Utilisation des différences de température entre les eaux marines de surface et les eaux marines profondes pour produire de l’énergie au moyen de pompes à chaleur (JO du 16 07 2021)
- Thalassothermie : Utilisation de la géothermie marine pour le chauffage et le refroidissement des bâtiments (JO du 16 07 2021).
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