Dans un contexte où les risques liés aux changements climatiques sont omniprésents, l’enjeu pour elles est de conjuguer productivité et croissance avec le respect des normes environnementales et réduction de leurs impacts environnementaux. Heureusement, des outils sont à leur disposition pour les accompagner et mesurer leurs efforts.
Qu’est-ce que l’“impact environnemental”?
Pour qualifier les conséquences de l’activité d’une entreprise sur l’environnement, on parle d’impact environnemental. Parfois appelés « incidence environnementale« , les impacts environnementaux désignent l’ensemble des incidences favorables ou défavorables engendrées par un projet ou un produit, depuis sa conception jusqu’à la fin de son cycle de vie. La notion d’impact environnemental prend donc en compte les effets positifs d’une activité, comme le recours à des énergies renouvelables, mais aussi les effets négatifs, comme les nuisances sonores ou les rejets de déchets. Pour qualifier la qualité écologique d’un produit, les indicateurs de l’impact environnemental sont classés en fonction de leur intensité, leur probabilité, leur étendue, leur fréquence et leur durée. Ces indicateurs évaluent principalement les impacts qui affectent la pollution de l’air, les nuisances sonores, la qualité de l’eau, les ressources et la santé humaine.
Les efforts consacrés par les industriels à la protection de l’environnement constituent un véritable enjeu stratégique. Au-delà des contraintes réglementaires de conformité environnementale que cela représente, les industries doivent aujourd’hui intégrer les préoccupations de développement durable au cœur de leur stratégie, au même titre que les critères de maîtrise des coûts. La considération des impacts environnementaux d’un produit ou d’un projet est un enjeu d’image pour les industriels. Pouvoir mesurer et contrôler ses impacts est donc devenu indispensable pour une bonne gestion et communication de leur entreprise.
Réduire son impact environnemental : quels outils pour accompagner les entreprises ?
Le modèle économique fondé sur une logique linéaire : extraction, production, consommation et destruction est aujourd’hui obsolète. Avec le réchauffement climatique, les industries sont contraintes par de nouvelles réglementations mais également par l’évolution des attentes des parties prenantes, à repenser leur modèle économique. De plus en plus d’industriels reconsidèrent leurs processus en fonction de leurs impacts environnementaux. Il ne s’agit plus d’arbitrer entre performance économique et pratiques responsables, mais de trouver un équilibre entre rentabilité et respect de l’environnement.
Face à ces nouveaux enjeux, plusieurs outils sont mis en place pour accompagner les entreprises dans l’adoption d’un Système de Management Environnemental (SME). Si cette démarche est souvent contraignante, elle permet aux entreprises de réduire leurs coûts de production et de réaliser d’importantes économies d’énergie. Au-delà de ces bénéfices économiques, intégrer un SME au sein de son entreprise constitue un atout pour l’image et demeure un véritable levier de croissance et d’innovation. La norme ISO 14001 vient accompagner les entreprises dans la réduction de leur impact environnemental. Elle engage dans un processus vertueux consistant à améliorer progressivement sa gestion pour limiter ses impacts. La norme ISO 14001 exige un engagement de conformité par rapport à la législation et la réglementation applicable en matière d’environnement, mais aussi et surtout une démarche d’amélioration continue de l’entreprise. Nombreuses sont aujourd’hui les entreprises qui utilisent la certification ISO 14001 comme reconnaissance externe pour contribuer à crédibiliser leur démarche environnementale auprès des parties prenantes.
Autre outil d’accompagnement des entreprises dans la prise en compte de l’environnement ; les écolabels garantissent un niveau d’exigence élevé en termes de limitation des impacts des produits et services sur l’environnement et la santé. Les critères applicables varient en fonction des produits, mais tous ont en commun une exigence de produits de qualité avec un impact sur l’environnement réduit. En France depuis les années 1990, l’Écolabel Européen et la marque NF Environnement sont les seuls labels officiels. Ils sont délivrés par l’Association Française de Normalisation (Afnor) à des produits ou des services qui répondent aux critères de la norme ISO 14024. Chaque écolabel certifie que le produit a un cycle de vie respectueux de l’environnement, depuis sa fabrication jusqu’à sa fin de vie. Des laboratoires indépendants sont mandatés pour effectuer les tests.
L’investissement vert constitue l’un des autres outils à la disposition des entreprises pour réduire leur impact environnemental. Cette pratique qui relève généralement de l’investissement socialement responsable (ISR ou IR), qualifie l’ensemble des opérations menées par un agent comptable qui ont pour objectif de favoriser la transition énergétique et d’atténuer l’empreinte écologique. Ce type d’investissements écologiques couvre un large éventail de secteurs de l’urbanisme à l’alimentaire en passant par l’énergie. Les entreprises peuvent, par exemple, investir dans la séquestration du carbone en participant à des programmes de reforestation.
Quels indicateurs pour mesurer l’impact environnemental d’un projet ?
Une fois la norme de référence choisie, il convient pour l’entreprise de sélectionner les indicateurs les plus pertinents sur lesquels elle veut progresser. Grâce à leur évaluation continue, l’entreprise sera capable de démontrer sa capacité à générer une plus-value environnementale. Nombreuses sont aujourd’hui les entreprises qui ont pris conscience de la nécessité de développer un outil d’évaluation de leur performance environnementale et qui cherchent à s’appuyer sur des informations objectives dans le cadre de l’intégration des SME.
Bien que les raisons expliquant la présence des audits et indicateurs environnementaux soient initialement liées aux pressions institutionnelles et à la quête de légitimité, ils constituent des instruments de prise de décision et de pilotage des performances d’une entreprise. Les deux missions principales des indicateurs de performance environnementale restent essentiellement l’aide à la décision et la communication des informations.
Le référentiel reconnu au niveau international depuis 1999 est la norme ISO 14031 « Management environnemental ».
Afin d’accompagner précisément les entreprises dans la mesure de leur impact environnemental, ces normes sont composées de 3 catégories d’indicateurs de performance :
- Les indicateurs de performance de management (IPM)
Ils fournissent des informations sur les efforts de la direction pour influencer la performance environnementale.
- Les indicateurs de performance opérationnelle (IPO)
Ils fournissent des informations sur la performance environnementale relative aux opérations d’une entreprise (consommation et rejets).
- Les indicateurs de condition environnementale (ICE)
Ils fournissent des informations sur la condition locale, régionale, nationale ou mondiale de l’environnement.
Les Indices de Performance Environnementale demeurent spécifiques à chaque entreprise et sont hiérarchisés en fonction des principaux enjeux spécifiques à leur secteur d’activité et leur environnement. Dans un premier temps, il s’agit donc de bien définir ce que l’on veut évaluer (entreprise, sous-traitants, une ligne de production, un produit…). Cette étape constitue la partie la plus délicate de la démarche de mise en place d’une évaluation des performances environnementales, il est donc essentiel de comprendre quels sont ces indicateurs et de sélectionner les plus pertinents. Une fois choisis, ils doivent être audités régulièrement afin d’identifier les points d’ajustement possibles, vers une amélioration continue des performances.
Pour aller plus loin :
https://www.ademe.fr/expertises/consommer-autrement/elements-contexte/impacts-environnementaux
https://www.eaufrance.fr/sites/default/files/documents/pdf/industrieenvironnement_201404.pdf