Réduire, réutiliser, recycler… Dans un contexte d’économie circulaire, la règle des 3R s’impose immanquablement. La gestion des déchets industriels n’est plus envisagée uniquement sous l’angle du traitement et de l’élimination, mais aussi et surtout sous celui du recyclage et de leur réduction à la source.
Des petites structures aux grandes marques, entreprises et industries multiplient donc les initiatives pour réduire leur impact sur l’environnement, encouragées par les mesures de soutien, nationales comme européennes. Tour d’horizon.
Des initiatives pour la gestion durable des déchets industriels
Pour éviter le recours à leur élimination finale, de nombreuses initiatives de valorisation des déchets industriels et de leur réduction à la source ont vu le jour. Les matières recyclées sont ainsi réintégrées dans le processus de production de l’entreprise ou fournissent des matières premières aux autres industries. La vie des produits est également pensée pour durer, que ceux-ci soient réparables et réparés ou encore réemployés.
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Recyclage des déchets industriels : les exemples de Panasonic et de Hopaal
Panasonic, le géant japonais de l’électronique, s’est lancé dans la récupération et la réutilisation des matières composant ses appareils en les transformant en matériaux de fabrication. Les technologies qu’utilise la société lui permettent d’extraire des matières précieuses comme le plastique, le verre, le fer ou le cuivre à un haut degré de pureté, des téléviseurs, climatiseurs ou machines à laver en fin de vie. Celles-ci sont ensuite réintégrées dans le processus de production de nouveaux appareils électroniques.
Le fabricant de vêtements, Hopaal, utilise les déchets industriels d’autres entreprises, notamment : chutes de tissus en coton bio et bouteilles plastiques lui permettent de fabriquer des vêtements composés à 100 % de matières recyclées. Le recyclage de ces déchets est également l’occasion pour la jeune société de réduire sa consommation en eau : quand 2 700 litres sont nécessaires à la confection d’un T-shirt classique, Hopaal n’utilise que 40 litres.
Il est bon de savoir que des plateformes d’échange se développent, l’objectif étant de faciliter le recyclage des déchets inertes (DNDI) du BTP et des déchets industriels banals, essentiellement. La Bourse des Déchets, Cycle Up ou Actif en sont des exemples.
Réduction des déchets industriels : repenser conception et production ?
La meilleure gestion des déchets industriels est certainement de ne pas en produire. Ou le moins possible. Cela suppose de repenser ses modes de conception et de production (écoconception), mais aussi de consommation. Plusieurs actions peuvent être mises en place :
- Prolonger la durée de vie des produits : c’est ce qu’a fait le groupe SEB en assurant la durabilité de ses produits grâce à des pièces de rechange disponibles pendant 15 ans. L’entreprise propose également la possibilité de faire réparer ses appareils, une fois la garantie dépassée, pour un montant n’excédant pas un tiers du prix d’achat neuf.
Notez que depuis 2015, l’obsolescence programmée est punie (loi n°2015-992 du 17 août 2015).
- Éviter les matières plastiques à usage unique : de son côté, Candia a lancé sa brique sans aluminium, avec 75 % de carton recyclable issu de forêts gérées durablement et un emballage composé à 100 % de carton recyclé et recyclable.
- Réemployer, réparer, réutiliser : Ikea a mis en place un système de collecte des meubles dont souhaitent se débarrasser les consommateurs, leur offrant une seconde vie. Qu’ils soient en bon état ou non, le mobilier est destiné à la revente via un réseau d’associations partenaires ou au recyclage quand ce n’est pas possible.
- Adopter le zéro déchet dans les bureaux : le groupe La Poste a mis en place un système de SAV pour réparer et remettre en circuit les smartphones de ses facteurs·rices. Un processus qui permet de ne renouveler les appareils du parc que tous les trois ans, contre 18 mois auparavant (source Zero Waste France).
Il faut savoir que ce sont en effet 13 millions de Français qui travaillent dans des bureaux, produisant chacun entre 120 et 140 kg de déchets par an.
Des programmes de soutien à la gestion durable des déchets industriels
Dans le cadre de la prévention des déchets, une entreprise a la possibilité de s’appuyer sur une démarche prédéfinie basée sur des référentiels qui permettent en général d’obtenir une reconnaissance officielle, la certification. On distingue, entre autres, le label HQE (haute qualité environnementale) et la certification BREEAM, spécifiques au secteur de la construction et de l’immobilier, les certifications Iso 14001 et EMAS (certification européenne qui en est issue).
Plusieurs mesures de soutien à l’économie circulaire ont par ailleurs été mises en place. On peut noter les aides de l’ADEME à l’investissement (le Fonds Déchets), à l’innovation (divers appels à projets) ou encore au financement d’équipements favorisant l’incorporation de matières premières recyclées (MPR) dans les procédés de fabrication.
Déploiement des politiques déchets : l’heure a sonné
Repenser ses modes de conception, de production et de consommation n’est plus une alternative. Entreprises et industries l’ont bien compris : recyclage des matières, prolongement de la durée de vie des produits, réemploi, réparation, réutilisation ou encore zéro déchet… Elles sont nombreuses à prendre des initiatives pour gérer durablement leurs déchets.
Des programmes d’aides financières et des certifications ont été mis en place pour leur permettre d’amorcer leur démarche de développement durable. Ils leur permettent non seulement d’être en conformité avec la règlementation environnementale, mais également de répondre aux attentes grandissantes des consommateurs, clients et partenaires quant à des pratiques plus respectueuses de l’environnement.
