L’Egypte compte 100M d’habitants répartis sur 8% de la surface du territoire, dont un quart vivent au Caire. Sa population croît de 2% par an, et le pays cherche des solutions pour pallier la pénurie de logements, la vétusté des infrastructures, la congestion de sa capitale, et la gestion de ses approvisionnements en eau et énergie.
Le gouvernement égyptien fait de la gestion de l’eau et des eaux usées un enjeu majeur de son développement. La nouvelle stratégie nationale doit permettre au pays de s’adapter aux enjeux de pénuries d’eau attendues dans les prochaines années. En effet, l’approvisionnement en eau de l’Egypte dépend à plus de 80% du Nil, et le pays fait face un défi majeur pour desservir la population en eau potable, particulièrement depuis l’annonce du remplissage du Grand Barrage de la Renaissance en Ethiopie en amont du fleuve qui accroit la tension hydrique sur les ressources fluviales. Le secteur agricole (30% de la main d’œuvre et 14% de son PIB) consomme 85% de la part annuelle hydrique apportée par le Nil. La réutilisation de l’eau revêt une importance particulière pour l’Égypte. Pour cause, le pays possède l’une des plus faibles parts annuelles d’eau par habitant au monde. La part d’eau par habitant de l’Égypte est actuellement inférieure à la norme internationale de 1000 m3 / an, le pays en prenant 600 m3 / an, d’où l’importance de la réutilisation des eaux usées à double traitement qui sont utilisées en Egypte pour arroser les arbres qui produisent de l’huile pour les moteurs de train et l’irrigation des cultures pour les fibres comme le lin et le coton.
Pour faire face à ces défis liés à l’eau, le pays va investir 7 Mds EUR jusqu’en 2050, pour construire 47 usines de dessalement d’ici 2035, dont 19 (d’une capacité de 550 000 m3/j) sont déjà en construction. L’Egypte souhaite également investir 1,1 Mds USD en faveur de projets de création et de modernisation de revêtement des canaux d’irrigation afin de garantir un meilleur accès à l’eau pour le secteur agricole. Des solutions innovantes d’irrigation et de gestion de l’eau sont recherchées.
La gestion des déchets quant à elle reste encore peu institutionnalisée au Caire, mais les projets de 14 villes nouvelles en construction ont incité le gouvernement à mettre en place une nouvelle politique de gestion des déchets. Selon l’Agence Centrale pour la Mobilisation Publique et les Statistiques (CAPMAS), 49% des ménages ainsi que 52% des industries égyptiens jettent leurs ordures dans la rue. Le gouvernement égyptien travaille actuellement sur la mise en œuvre d’un nouveau système de gestion des déchets solides pour le gouvernement du Caire et d’autres gouvernorats à l’échelle nationale. Une loi visant à encourager les investisseurs privés, notamment pour la conversion des déchets en énergie, à réduire les dépôts sauvages et à améliorer le traitement des déchets a en outre été ratifiée en 2020.
L’Egypte et la France ont récemment signé près de 4 milliards d’euros d’accords et de contrats bilatéraux, dont un milliard consacré au financement d’infrastructures : l’AFD accordera à l’Égypte des prêts pour un montant global de 1 milliard d’euros pour des projets dans les domaines du transport ferroviaire, de l’énergie (en particulier renouvelable), du traitement des eaux usées et de la sécurité alimentaire. Le financement sera accordé sur une période de quatre ans, de 2021 à 2025.
Des acteurs français sont déjà actifs en Egypte, SUEZ y a par exemple remporté un contrat d’exploitation et de maintenance pour l’une des plus grandes stations d’épuration d’Afrique.
Business France propose aux PME françaises de découvrir les opportunités pour collaborer avec les acteurs égyptiens afin de relever ces défis. Une mission est prévue en 2022 au Caire : French Water and Waste Tour – Egypte, Arabie Saoudite : https://www.teamfrance-export.fr/iledefrance/evenements/127355
À découvrir : Les articles de la catégorie « International »