Le secteur environnemental espagnol s’appuie sur un engagement public fort en faveur de la transition écologique (objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050, inscrit dans la loi Climat 7/2021). L’ensemble des activités de protection de l’environnement (climat, air, eau, déchets, etc.) représente un secteur dynamique, soutenu par des indicateurs au vert – en 2023, l’Espagne a ainsi atteint son plus bas niveau historique d’émissions de CO₂, avec une baisse de 7,5 % sur un an. Ce contexte favorable ouvre de nombreuses opportunités d’affaires aux entreprises offrant des solutions durables.
Chiffres clés et secteurs phares
Les indicateurs environnementaux espagnols témoignent des efforts engagés. En 2023, les émissions nationales de CO₂ ont reculé de 7,5 % pour atteindre un plancher inédit, plaçant l’Espagne sur la voie de la décarbonation. Parallèlement, le pays consacre une part importante de son territoire à la conservation (36,7 % des terres et 12,3 % des espaces maritimes sont protégés), et dispose de 53 réserves de biosphère ainsi que 289 réserves hydrologiques reconnues. L’Espagne s’illustre comme leader européen de la réutilisation des eaux usées, avec 343 hm³ d’eau traitée et réemployée en 2022 grâce à un réseau d’environ 2 000 stations d’épuration. Sur le volet déchets, 1,68 million de tonnes de déchets ménagers ont été recyclées en 2023, soit une hausse de +3,5 % par rapport à 2022, dont 71,3 % via des collectes sélectives. Ce recyclage accru se traduit par des économies de ressources considérables (près de 9,84 millions de MWh d’énergie et 15,53 millions de m³ d’eau économisés) et une réduction de 1,7 million de tonnes de CO₂ émises. Enfin, d’autres segments connexes connaissent une forte impulsion : par exemple, le plan national vise 74 % d’électricité renouvelable d’ici 2030, avec des appels d’offres réguliers qui stimulent les filières solaire, éolienne et biomasse.
Eau : un enjeu stratégique
La gestion de l’eau représente un enjeu critique en Espagne, pays soumis à des épisodes de sécheresse récurrents. Pour sécuriser l’approvisionnement, les autorités misent sur des solutions innovantes. L’Espagne est déjà championne de la réutilisation des eaux usées, une pratique essentielle face au stress hydrique : en 2022, 343 hm³ d’eaux usées ont été traités puis réutilisés, limitant d’autant le gaspillage de cette ressource précieuse. Le cadre réglementaire évolue pour accompagner cette transition : un décret-loi de mai 2023 a réformé la législation sur l’eau, établissant un nouveau cadre favorisant la réutilisation des eaux et alignant le pays sur les normes européennes. Parallèlement, l’innovation technologique est encouragée, comme en témoigne l’intérêt croissant pour la valorisation énergétique des eaux usées – extraire de l’énergie des procédés de traitement – ce qui ouvre des perspectives pour les entreprises spécialisées dans le recyclage de l’eau. Ainsi, entre besoins accrus (nouvelles infrastructures hydriques, désalinisation, recyclage) et soutien public, le secteur de l’eau en Espagne offre un terrain propice aux solutions pointues de traitement et d’économie d’eau.
Déchets : vers une économie circulaire
En matière de déchets, l’Espagne accélère sa transition vers une économie circulaire. Le Plan Economía Circular 2030 adopté par le gouvernement priorise une gestion durable des déchets, avec des opportunités dans le renforcement du tri à la source, la valorisation énergétique et la réduction des déchets à la source. Les derniers chiffres confirment la progression : en 2023, 1,68 Mt de déchets domestiques ont été recyclés, soit +3,5 % par rapport à 2022. Cet effort de recyclage porte ses fruits en termes d’impact : par exemple, le recyclage des emballages ménagers a permis d’économiser près de 9,84 millions de MWh d’énergie et 15,53 millions de m³ d’eau, évitant l’émission de 1,7 million de tonnes de CO₂. Sur le plan réglementaire, l’entrée en vigueur de la loi 7/2022 instaure de nouvelles taxes pour réduire les déchets plastiques, incitant les entreprises à innover dans les emballages durables. Cette dynamique se traduit aussi par des projets industriels emblématiques : par exemple, en Catalogne, le projet Valogreene Econova prévoit la construction d’une usine de valorisation des déchets industriels (investissement de 64 M €) capable de traiter 80 000 tonnes par an et de transformer ces déchets en matériaux à haute valeur ajoutée (huile pyrolytique pour plastiques circulaires, biochar comme combustible industriel). Ce site « zéro déchet » contribuera à éviter jusqu’à 60 000 tonnes de CO₂ par an (par rapport à l’incinération) tout en créant des emplois locaux. L’initiative illustre les opportunités offertes aux acteurs de la filière déchets, sur fond d’engagement public et privé pour des solutions de recyclage et de valorisation plus sophistiquées.
Perspectives de croissance
En résumé, le marché espagnol de l’environnement présente des perspectives de croissance prometteuses pour l’ensemble de la filière. La conjonction d’une ambition politique affirmée (neutralité carbone 2050, réglementations renforcées) et d’indicateurs positifs (baisse des émissions, montée du recyclage, investissements massifs) crée un environnement propice aux affaires vertes. Les segments de l’eau et des déchets offrent en particulier des opportunités significatives, portés par la nécessité de sécuriser la ressource hydrique et de basculer vers le recyclage intégral. Plus largement, la transition écologique du pays – qu’il s’agisse du développement des énergies renouvelables ou de la mobilité durable – est soutenue par des mécanismes incitatifs et des financements conséquents. Dans ce contexte, les entreprises françaises de la filière, fortes de leurs expertises techniques, ont une carte à jouer pour saisir de nombreuses opportunités en Espagne et contribuer aux objectifs environnementaux ambitieux du pays.
Contact :
Emmanuel Galland
Référent Transition écologique et énergétique
Business France
emmanuel.galland@businessfrance.fr