Le transport maritime représente 77 % du commerce extérieur européen et 35 % de l’ensemble des échanges en valeur entre les Etats membres de l’UE. Il devrait connaître une forte croissance dans les décennies à venir. Dans un rapport conjoint*, l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) et l’Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM) dressent un bilan de l’incidence environnementale du secteur, identifient les solutions émergentes et recensent les défis restant à relever même si des améliorations sont déjà en cours.
Les impacts environnementaux du transport maritime couvrent principalement les émissions de gaz à effet de serre (140 mt de CO2 en 2018, soit 18 % de la totalité des émissions imputables au transport maritime international cette année-là) et les émissions de polluants atmosphériques (1,63 mt de SO2, soit 16 % des émissions mondiales imputables au transport maritime international). A eux-seuls, les navires produisent 13,5 % de l’ensemble des émissions de GES issus des transports dans l’UE, derrière le transport routier (71%) et l’aviation (14,4%).
Le secteur a d’autres types d’impacts comme le bruit sous-marin (les émissions d’énergie sonore liées aux porte-conteneurs, navires de passagers et pétroliers avec hélices auraient plus que doublé entre 2014 et 2019), la propagation d’espèces exotiques (le secteur serait à l’origine de 50 % des introductions d’espèces non indigènes dans les mers européennes depuis 1949, en particulier en Méditerranée) et la pollution de l’eau par les hydrocarbures et les déchets marins.
Parmi les solutions émergentes identifiées dans le rapport figurent essentiellement les carburants de substitution (biocarburants, hydrogène, ammoniac), les batteries et l’alimentation électrique à quai. Elles s’ajoutent aux réductions de vitesse déjà mises en œuvre et à l’application depuis début 2020 de la nouvelle réglementation soufre.
Enfin, selon les auteurs, le commerce mondial devrait connaître une croissance de 9 % entre 2030 et 2050 et le volume des transports pour toutes catégories de navires devrait augmenter de 24 % d’ici à 2050. S’agissant du défi majeur du changement climatique, ils soulignent la vulnérabilité accrue des ports face à l’élévation du niveau de la mer et aux augmentations de températures et de précipitations et en appellent à l’adaptation des infrastructures et au déploiement d’un modèle plus circulaire et de la numérisation. Ils évoquent par ailleurs l’ouverture possible de nouvelles voies maritimes.
EEA: https://www.eea.europa.eu/publications/maritime-transport/
EMSA: http://www.emsa.europa.eu/emter
*« European Maritime Transport Environmental Report », EEA & EMSA, 212 pages, Sept. 2021. Résumé disponible dans toutes les langues depuis le 17 11.
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