Le Sommet Economie Circulaire s’est tenu lors de Pollutec le 28 novembre 2018. Il a réuni plus de 600 participants, issus de 28 pays, représentants de collectivités, d’institutions, d’agences publiques et du secteur privé, autour des enjeux de l’économie circulaire à l’échelle des villes et des territoires.
L’économie circulaire au sein de Pollutec
Il y a déjà plusieurs années, l’organisation de Pollutec a fait le choix d’investir le sujet de l’économie circulaire, un thème qui allait bouleverser les modèles, les organisations économiques et les professionnels des filières de l’environnement.
Les modèles d’économie circulaire reposant éminemment sur des structurations et des mobilisations à échelle locale, le sujet avait également vocation à enrichir les dynamiques développées autour de la ville durable et engagées de longue date sur le salon.
En 2016, une première conférence organisée pendant le salon a permis non seulement d’illustrer la sensibilisation grandissante des villes et des territoires aux enjeux de circularité mais aussi de valoriser les premiers engagements et les expériences de villes pionnières.
Pollutec avait alors accueilli, avec l’appui de la Métropole de Lyon, les villes de San Francisco, Amsterdam (déjà alors reconnue comme la première ville circulaire d’Europe), Singapour ainsi que la Fondation Ellen MacArthur, motivée par la création d’un réseau mondial de villes circulaires.
2018, l’année du lancement
Fort de cette première expérience et avec le soutien actif de la métropole de Lyon, Pollutec a souhaité en 2018 ancrer l’économie circulaire dans le salon, sur la base d’une opération plus large : le Sommet des Villes et Territoires engagés dans l’Économie Circulaire.
Organisé en pleine coopération avec un comité de pilotage(1) et des relais internationaux(2), cet événement a eu pour ambition d’éclairer les enjeux de transformation des activités au cœur des territoires pour préserver les ressources, limiter les impacts des activités humaines et générer de nouvelles boucles locales, de nouvelles formes de valeurs ; mais aussi, de mettre en lumière la dimension opérationnelle de l’économie circulaire sous différentes formes(3), à partir d’initiatives concrètes et de projets de terrain. Ceux-ci ont été révélés à partir d’un appel à projets qui a permis de remonter 53 initiatives, à différents niveaux de maturité, avec différents types de portage public et/ou privé, souvent coopératifs, sur différentes typologies de territoires en France, en Europe et à l’international.
Les grandes orientations du Sommet
Le programme mis en place a alors permis de nombreux témoignages, des retours d’expériences et des rencontres portant sur de grandes orientations définies par les représentants des villes, régions et collectivités françaises, européennes et internationales présentes. Parmi elles :
- faire de l’économie circulaire une ligne d’action qui permette d’assurer l’équilibre économique, social et environnemental de nos modes de vie au bénéfice de la population
- ne plus repousser à demain les échéances et engager au plus vite les changements nécessaires pour assurer la pérennité d’une qualité de vie en ville tout en réduisant les impacts environnementaux, aujourd’hui insoutenables
- transformer les villes – lieux de vie denses qui incarnent l’obsolescence de nos modes de consommation conduisant à l’épuisement des ressources – en de nouveaux cadres de vie favorables à l’innovation, à l’intégration sociale et à la préservation de la nature, du climat, des ressources et de la biodiversité. Autrement dit, faire des villes, appelées à abriter en 2050 près de 70% de la population mondiale, les lieux d’accélération des transformations humaines, sociales et environnementales
- adopter l’économie circulaire comme un enjeu d’infrastructures et de gestion des équipements urbains dans une approche de bien commun
- faire de la gouvernance publique, à chaque échelle (multilatérale, nationale et locale), un cadre réglementaire qui encourage, facilite et contraint afin que les textes adoptés par le haut (Objectifs de Développement Durable, Accord de Paris, Paquet Européen Economie Circulaire, Schémas régionaux…) trouvent leur lecture et leur opérabilité au quotidien et auprès des acteurs économiques de terrain. Et ainsi, faire que la vision politique de long terme soit le moteur de l’action pour tous
Emeline BAUME, Conseillère du Grand Lyon chargée de la prévention des déchets et de l’économie circulaire, revient sur le Sommet International pour les villes et territoires engagés dans l’économie circulaire et décrypte la stratégie du Grand Lyon dans ce domaine.
(1) Composé de l’ADEME, la Métropole de Lyon, OREE, Institut National de l’Economie Circulaire, CIRIDD, ICLEI …)
(2) ICLEI, ACR +, EuroCities
(3) Aménagement et planification urbaine / Ecologie industrielle et territoriale / Déchets et recyclage / Réemploi et Remanufacturing / Gestion des ressources / Services et usages partagés