Santé Environnement : un thème catalyseur sur Pollutec
L’eau, l’air, l’alimentation, le sol mais aussi le travail sont autant de milieux d’exposition à des contaminants chimiques et microbiologiques et à des agents physiques dont on mesure de plus en plus les effets sur la santé humaine. Dès 2004, Pollutec propose la Santé Environnement comme un thème majeur avec, à la clé, un colloque européen sur les enjeux et les conséquences pour l’industrie et les collectivités, la mise en place d’un village Hôpital et développement durable depuis 2013 avec le soutien de C2DS et IHF, et de nombreuses interventions sur le Forum Environnement, Risques et Santé piloté par l’Inéris avec l’IRSN, le CSTB et l’Ademe et des débats sur le Plateau TV avec le magazine ERS. Cette focalisation sur une problématique transversale mais encore peu médiatisée a permis non seulement d’informer mais surtout de fédérer les efforts et donner de la visibilité à de nouveaux acteurs et solutions innovantes. Résultat, ces problématiques sont aujourd’hui largement disséminées et intégrées au sein du salon, au cœur même des thématiques de l’air, de l’eau, des sols ou des déchets.
Un village pour « évangéliser »
« Après avoir été accueillis à partir de 2001 par notre stand régional d’Île-de-France, l’existence d’un village santé-environnement a été prédominante pour nous. Sans cela, nous aurions été perdus sur le salon », confie Jean-Emmanuel Gilbert, alors dirigeant-fondateur de la société Vigicell*, spin-off du CNRS spécialisée dans l’analyse des signaux de stress cellulaires utilisés comme information indicatrice de la dangerosité. « Il a fallu casser les codes. On était tellement dans l’idée que la dose faisait le poison qu’un gros travail d’explication était nécessaire ». Depuis, les choses ont fortement évolué. Le sujet est beaucoup plus présent et les termes de micropolluants, de perturbateurs endocriniens, de toxicité et génotoxicité sont mieux appréhendés. « Mais pour arriver à cette maturité sur la problématique santé-environnement, il fallait évangéliser et Pollutec y a bien contribué ».
Des outils de diagnostic toujours plus rapides et pointus
Avec la montée de la problématique Santé-Environnement, la disponibilité d’une métrologie portable, rapide et robuste est devenue cruciale. Un besoin largement adressé par l’émergence de solutions métrologiques en rupture. Dans l’eau, les premiers outils présentés pour le suivi des risques sanitaires apparaissent entre 2001 et 2005 (cf. Vigicell, Mêtis Biotechnologies, Genesystem, Aquatools, Anhydre…). Suit un logiciel d’évaluation des risques microbiologiques, lancé en 2009 par l’ASTEE. En 2010, on découvre même un test rapide de détection rapide de Bisphénol A (Vidia) et en 2012, c’est au tour des têtards fluorescents de Watchfrog, indicateurs de perturbation endocrinienne, de faire l’actualité. Bien sûr, cette tendance en métrologie s’illustre aussi dans le monde de l’air. La startup normande Aykow lance par exemple à Pollutec 2010 un détecteur temps réel de radon (responsable de 10 % des cancers des poumons). Le CSTB cible quant à lui en 2014 le suivi de la contamination fongique dans les bâtiments. Mais l’innovation « historique » dans ce secteur est sans doute celle de Cairpol, alors jeune startup (aujourd’hui au sein d’Envea group), qui présente en 2006 et 2007 le prototype puis le premier modèle d’une montre de suivi individuel en temps réel des pics de pollution (ozone et NO2) permettant à son porteur d’adapter son activité physique. Une technologie miniature aujourd’hui valorisée au sein de petits capteurs connectés servant à mailler un territoire pour en suivre la qualité de l’air.
* 3e prix des EEP Awards 2005
INNOVATIONS 2018 : DES SOLUTIONS POUR DÉTECTER LA LÉGIONELLOSE EN UN TEMPS RECORD
En 2018, la jeune entreprise C4Hydro a présenté sur le salon Pollutec ses solutions de détection et de dénombrement en 48h de la bactérie Legionella pneumophila, responsable de la légionellose.
Après plusieurs années de recul, cette maladie infectieuse connaît aujourd’hui une certaine recrudescence. En Europe, le nombre de cas notifiés de légionellose s’élevait à 9 238 en 2017. Et les 2/3 de ces cas ont été déclarés dans seulement quatre pays : Italie, France, Espagne et Allemagne.
Sur la base d’une innovation du CNRS protégée par six familles de brevets, C4Hydro a donc développé et commercialisé des moyens rapides, simples et précis permettant de détecter et surveiller la concentration de Legionella pneumophila dans l’eau. Basées sur la culture de ces bactéries pathogènes, ces solutions sont les seules capables d’évaluer le risque effectif en un temps record : 48 heures au lieu de plus de 10 jours.
Le but : réagir sans délai en cas de contamination mais aussi diminuer les coûts d’exploitation dédiés à la prévention de la prolifération de cette bactérie mortelle présente dans les systèmes modernes d’alimentation en eau chaude ou dans les circuits de refroidissement de certaines industries (plasturgie, fonderie, métallurgie, etc.).
Ces solutions clé-en-main peuvent être utilisées sur le terrain comme en laboratoire, ce qui permet de fournir des résultats rapides et fiables aux clients souhaitant contrôler régulièrement le risque Légionelle lié à leurs installations.