Le SRCAE (Schéma Régional Climat Air Énergie) est un document stratégique qui définit, à l’échelle d’une région, les grandes orientations pour le climat, la planification énergétique et la préservation de la qualité de l’air. Issu de la loi Grenelle II, il repose sur le triptyque « climat-air-énergie » et établit un cap commun aux acteurs publics et privés.
Conçu pour répondre à la fois aux enjeux environnementaux, économiques et sanitaires, le SRCAE fixe les priorités régionales en matière de mix énergétique, de sobriété et d’adaptation au changement climatique, tout en intégrant les spécificités locales.
Des objectifs stratégiques pour l’énergie, le climat et la qualité de l’air
Le SRCAE fixe des orientations à long terme, déclinées en objectifs opérationnels qui structurent l’action régionale :
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques en promouvant la sobriété énergétique dans l’habitat, la mobilité et l’industrie, et en améliorant l’efficacité des usages. Les efforts visent également la diminution des particules fines, oxydes d’azote et autres polluants nocifs pour la qualité de l’air.
- Développer les énergies renouvelables – solaire, éolien, biomasse, géothermie – pour diversifier le mix énergétique, exploiter les potentiels régionaux et assurer la cohérence avec les autres usages du territoire.
- Améliorer la qualité de l’air en agissant sur les sources majeures d’émissions, comme les transports et le chauffage au bois, et en renforçant la surveillance pour protéger la santé publique.
- S’adapter au changement climatique en anticipant les vagues de chaleur, en gérant durablement les ressources en eau et en protégeant les écosystèmes.
Ces priorités articulent planification énergétique et politiques de l’air pour transformer durablement les territoires.
Des mécanismes d’élaboration pour une planification partagée
L’élaboration du SRCAE repose sur une gouvernance territoriale concertée. L’État veille à la cohérence nationale et au respect des engagements climatiques et énergétiques internationaux, tandis que le conseil régional adapte les orientations aux spécificités économiques, sociales et environnementales locales.
Ce processus s’appuie sur l’expertise technique et la participation citoyenne : associations, entreprises, habitants et acteurs économiques sont invités à contribuer au diagnostic et à l’élaboration des priorités.
Le SRCAE est conçu sur un cycle de cinq ans, avec une révision obligatoire à chaque échéance. Cette actualisation régulière permet d’ajuster les orientations aux progrès réalisés, aux avancées technologiques, aux contraintes réglementaires et aux nouveaux enjeux liés à la qualité de l’air ou à la sobriété énergétique.
Cette construction collaborative garantit un document réaliste, accepté et adapté aux réalités locales. Elle renforce ainsi son efficacité sur le long terme.
Déploiement territorial du SRCAE pour des actions concrètes
Pour transformer ces orientations en actions tangibles, le SRCAE s’inscrit dans un réseau d’outils de planification qui garantissent la compatibilité des projets et favorise la priorisation d’actions efficaces :
- Plan Climat Air Énergie Territoriaux (PCAET) : élaboré par les intercommunalités, il traduit les orientations du SRCAE à une échelle plus locale.
- Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) : il cible spécifiquement la qualité de l’air dans les zones les plus exposées afin de réduire les polluants et de protéger la santé publique.
- Schéma éolien : il définit les zones propices au développement des énergies renouvelables, en cohérence avec le mix énergétique régional.
- Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires (SRADDET) : il intègre le SRCAE dans une vision globale d’aménagement régional.
En parallèle, les collectivités, syndicats d’énergie et associations mettent en œuvre des projets concrets : rénovation énergétique, réseaux de chaleur, mobilités décarbonées.
Impacts du SRCAE sur les projets régionaux
Au-delà des intentions, le SRCAE se traduit par des actions perceptibles sur le territoire. Il fournit un cadre aux grandes infrastructures énergétiques, aux programmes de rénovation des logements et aux parcs éoliens, qui doivent respecter ses orientations.
Les documents d’urbanisme comme les SCOT, PLU ou cartes communales s’alignent sur ces objectifs et orientent la localisation des zones économiques, résidentielles et des équipements publics.
Le SRCAE permet également de concentrer les moyens financiers et techniques là où l’impact environnemental sera maximal, en identifiant les secteurs à fort potentiel de réduction des émissions ou d’amélioration de la qualité de l’air.
Ainsi, en Occitanie, par exemple, le SRCAE a permis de lancer un vaste plan de rénovation énergétique des écoles publiques et de développer des pistes cyclables intercommunales, réduisant l’usage de la voiture et améliorant l’air dans les centres urbains. Des initiatives qui montrent comment le dispositif transforme les ambitions en résultats concrets pour les habitants et l’environnement.
Le SRCAE : vers la sobriété énergétique et une meilleure qualité de l’air
Le SRCAE façonne la planification énergétique et la qualité de l’air à l’échelle régionale. Il établit des priorités pour réduire les émissions, développer les énergies renouvelables et protéger la santé des habitants. En guidant les décisions locales et en coordonnant les projets, il transforme les orientations stratégiques en actions mesurables.
Le SRCAE reflète pleinement les ambitions régionales face aux défis climatiques et sanitaires, tout en favorisant la coopération entre collectivités, entreprises et citoyens. Grâce à cette planification, les territoires disposent d’un outil pragmatique pour concilier développement, sobriété énergétique et qualité de vie, tout en se préparant aux enjeux futurs du climat et de l’énergie.