Depuis quelques années, les problématiques de pollution de l’air à Taïwan sont importantes et mobilisent l’ensemble des services de l’Etat. Dans le courant des années 90, plusieurs lois ont donc été adoptées afin d’améliorer la qualité de l’air. Mais ce n’est vraiment qu’en 2013, avec l’apparition des particules PM2.5, que l’effort de l’Etat s’est accentué. Taïwan, qui n’a pas de représentation légale dans le système onusien, s’est unilatéralement engagé à respecter les termes du Protocole de Kyoto ainsi que ceux de la COP21, avec une définition d’objectifs assez ambitieuse. En 2017, une loi sur les stratégies de lutte contre la pollution de l’air a été adoptée, avec 14 mesures phares destinées à lutter contre les sources majeures de pollution.

Selon les méthodes de mesures de la qualité de l’air en vigueur à Taïwan les périodes classées « alerte rouge » représentent 5,7% sur l’ensemble de l’année. Les causes ? L’orientation de vents et de masses d’air froid durant les périodes hivernales amenant des nuages de pollution en provenance de Chine, de Corée et du Japon, et la combustion des biomasses en provenance des Etats d’Asie du Sud-Est. Les objectifs définis par la loi de 2017 visent donc à réduire de 18,2% la concentration annuelle de particules fines ainsi que le nombre d’alertes rouges (de 997 à 528).

Parmi les autres mesures, l’Etat a lancé un plan d’incitation auprès de 6 000 entreprises identifiées pour remettre aux normes leurs chaudières industrielles et en limiter l’usage. Environ 80 000 véhicules industriels de transports devront par ailleurs être mis aux normes pour réduire leurs émissions de dioxyde de carbone. Les véhicules qui n’auront pas obtenu de certification environnementale se verront interdire l’accès des zones industrielles et portuaires. Concernant les deux roues, l’Etat prévoit le retrait d’un million de motos à moteur diesel.  A ces mesures se couplent d’autres systèmes d’incitation à l’utilisation des transports publics pour les particuliers et le recours au fret ferroviaire pour les entreprises. La promotion des véhicules électriques fait enfin l’objet d’un soutien conséquent, avec notamment un plan stratégique d’aide à l’émergence de fabricants spécialisés dans les véhicules hybrides (Luxgen) ou électriques (les scooters gogoro).

Mais l’effort de l’Etat taïwanais ne s’arrête pas là. Le secteur agricole est également concerné et ses services cherchent à réguler les émissions de fumées provenant de la combustion en plein air de déchets agricoles, avec pour objectif la réduction de 90% de la superficie des rizières de seconde récolte soumises à la combustion en plein air. Enfin, 7000 établissements de restauration font l’objet de mesures les incitant à installer des filtres de fumée. La population est, elle, encouragée à ne plus procéder aux rites religieux consistant à brûler une grande quantité de monnaie votive lors des grandes fêtes religieuses à Taïwan.

 

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