Panorama 2019 des marchés de la transition énergétique
Le 4 avril dernier, le PEXE organisait le 10e Forum national des Eco-entreprises alliant programme de conférences et convention d’affaires. Après la présentation du Panorama 2019 des marchés de la transition énergétique par GreenUnivers et EY, la journée a permis de découvrir les axes majeurs de trois comités stratégiques de filières (énergie, eau, déchets). Et un point a été fait sur les opportunités offertes aux éco-entreprises dans le cadre de la préparation des Jeux olympiques Paris 2024. Dans ce premier volet, nous revenons sur les tendances clés identifiées par GreenUnivers et EY en matière de transition énergétique.
Côté politiques publiques, ce début d’année est marqué par la nouvelle donne apportée par la PPE. Globalement, les objectifs en matière d’économie d’énergie sont revus à la baisse. Si certains secteurs comme la chaleur renouvelable, l’éolien terrestre ou le solaire PV sont considérés prioritaires, d’autres comme le biogaz ou l’éolien en mer voient leurs perspectives plus limitées.
Parallèlement à cela, la dynamique est beaucoup plus forte dans les régions et territoires où les projets de production d’énergie décarbonée, de mobilité propre ou de rénovation thermique des bâtiments se structurent de plus en plus.
Un boom des levées de fonds
Sur le plan des levées de fonds, l’année 2018 a enregistré un véritable record avec 114 opérations réalisées pour 1,54 milliard d’euros dont 1,2 apporté par le private equity. Parmi les secteurs en tête figurent les EnR (769 M€ dont 450 M€ liés à l’entrée en bourse de Neoen*), l’éco-mobilité (279 M€, avec BlaBlaCar notamment), l’efficacité énergétique (114 M€) suivis par l’économie circulaire (Recommerce, Black Market…) et l’agritech qui connaît une belle émergence (ex. : Ӱnsect qui a déjà levé 175 millions de dollars depuis sa création en 2011).
Tous ces chiffres traduisent une accélération de l’investissement dans la transition énergétique. En effet, après les EnR, les investisseurs se tournent de plus en plus vers l’efficacité énergétique, anticipant sur la convergence entre les deux.
Trois secteurs qui bougent
Côté secteurs, l’autoconsommation solaire, la mobilité hydrogène et le stockage stationnaire par batterie constituent trois grandes tendances à suivre de près cette année. L’autoconsommation se prépare à changer de dimension. En effet, non seulement le gouvernement envisage d’intégrer les installations concernées dans les objectifs nationaux d’efficacité énergétique mais en plus l’autoconsommation collective pourrait être autorisée au-delà du périmètre limité par le poste de transformation électrique.
Par ailleurs, la filière mobilité hydrogène commence à se structurer. En témoigne la multiplication des annonces récentes : objectifs revus à la hausse des taxis Hype à Paris, création de consortiums (ex. : HysetCo avec Air Liquide, Hype, Idex et Toyota), rapprochements d’acteurs (ex. : Faurecia et Michelin avec Symbio), création d’une filiale spécialisée chez Edf (Hynamics)…
De son côté, le stockage stationnaire par batterie jusque-là cantonné aux zones non interconnectées est en passe de connaître un deuxième souffle, dans une optique de régulation (cf. flexibilité du réseau).
Autres points clés
Le secteur EnR continue de se consolider fortement, les opérations de fusions-acquisitions déjà amorcées l’année dernière s’étant poursuivies en 2018 (ex. : Edf, Engie, Total). Par ailleurs, les CEE** tendent à devenir un élément incontournable dans le financement des actions en matière d’efficacité énergétique. Entré dans sa 4e période, le système couvre désormais des opérations spécifiques (menées dans des entreprises et des collectivités) et des programmes d’incitation aux économies d’énergie.
*Auquel s’ajoutent GreenYellow (150 M€), Carbonex (65 M€), Arkolia Energies (15 M€), Apex Energies (13,5 M€).
**Certificats d’économie d’énergie