Nous sommes près de huit milliards d’habitants peuplant la planète et notre impact est désormais considérable. À l’heure du changement climatique et de l’épuisement des ressources naturelles, il devient urgent de repenser nos manières de construire et d’habiter. C’est la raison pour laquelle l’architecture écologique, bien qu’elle ne soit pas nouvelle, émerge aujourd’hui comme une solution pour protéger l’environnement et favoriser la résilience des populations face à ces nouveaux défis.

Les architectes innovent donc pour intégrer les enjeux de développement durable, sous ses aspects environnementaux, sociaux et économiques, dans leurs projets. Végétalisation, matériaux responsables, basse consommation, réduction des déchets, l’architecture écologique mêle architecture durable et architecture verte. La construction est ainsi envisagée sous l’angle de l’écoconception et considérée sur tout son cycle de vie pour être harmonieusement intégrée dans son environnement, maintenir la biodiversité et améliorer le bien-être des habitants.

Histoire de l’architecture écologique

Si le terme est récent, l’architecture écologique n’est pas née d’hier. Les premiers hommes n’adaptaient pas la nature, ils s’y adaptaient, vivant dans des grottes ou construisant, plus tard, des maisons en bois ou en pierre. Par la suite, toujours pour des raisons pratiques, mais aussi économiques et sociales, étaient privilégiées les constructions en matériaux locaux et naturels et les techniques adaptées au climat. L’architecture était déjà « écologique ».

Mais avec la révolution industrielle, l’urbanisation s’est accélérée, modifiant profondément l’architecture des bâtiments (matériaux synthétiques) et altérant les écosystèmes naturels (artificialisation des sols, exploitation intensive et épuisement des ressources). C’est dans ce contexte que l’architecture écologique moderne a pris racine, avec des architectes pionniers comme Richard Buckminster Fuller et son dôme géodésique, Franck Lloyd Wright et son concept d’architecture organique, Ian McHarg et son livre « design with nature », ou encore Victor Olgyay et Ken Yeang et la conception bioclimatique.

Aujourd’hui, alors que le GIEC fait « sonner l’heure des choix pour le climat et la nature », la prise en compte de l’empreinte écologique des bâtiments tout au long de leur cycle de vie et la protection de l’environnement est devenue inévitable. L’architecture écologique suscite donc un grand engouement. Il s’agit pour les architectes « d’écoconcevoir » en privilégiant notamment la maison ou le bâtiment basse consommation (orientation optimale des bâtiments, utilisation de l’énergie solaire, isolation thermique performante) et les matériaux écologiques et responsables (biosourcés, géosourcés, recyclés, ou réemployés). La question de la réduction des déchets et de la végétalisation est également prise en compte.

Tendances et innovations dans l’architecture écologique

Les matériaux comme le bois (bambou, bois certifié), la brique ou la terre cuite connaissent un regain d’intérêt pour leurs propriétés isolantes, leur faible empreinte carbone, mais également leur faible consommation en énergie grise (énergie nécessaire à la production des matériaux). Ils sont généralement utilisés pour les ossatures, la toiture du bâtiment ou en parement.

D’autres matériaux écologiques comme les fibres végétales et les matériaux recyclés (tissus, matières plastiques) servent notamment à l’isolation. Les technologies innovantes comme les panneaux solaires, les pompes à chaleur, les systèmes de récupération d’eau de pluie, les systèmes thermiques permettant de chauffer l’eau des logements ou les isolations thermiques avancées sont également utilisés pour minimiser l’usage des ressources et les émissions de gaz à effet de serre.

La végétalisation des bâtiments (toits, terrasses, façades, etc.) et des espaces est privilégiée et permet à la fois de maintenir la continuité écologique et de renforcer la résilience des habitants, durant les fortes chaleurs ou les risques d’inondation, par exemple.

Les volumes de déchets issus des chantiers de construction sont quant à eux valorisés de différentes manières et peuvent être recyclés ou réemployés sous forme de remblai et d’assises de chaussées (briques, tuiles, béton) ou de nouveaux matériaux de construction (panneaux de particules, briques en plastique recyclé, granulats). Certains déchets issus de chantier de réhabilitation et de déconstruction peuvent également être réemployés. À cet effet, de nombreuses plateformes en ligne se sont développées pour permettre aux différents chantiers d’échanger les matériaux réutilisables.

Labels de qualité pour assurer la durabilité environnementale

Différents labels existent et jouent un rôle essentiel dans la promotion de l’architecture écologique. Ils certifient les professionnels de la construction qui respectent des critères stricts en matière de durabilité et leur assurent reconnaissance et crédibilité auprès des clients :

  • Le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) certifie la qualité et l’efficacité des travaux de rénovation énergétique effectués par le professionnel de la construction. Il permet également à ses clients de bénéficier d’aides de l’État.
  • Le label HQE (Haute Qualité Environnementale) certifie les projets de construction ou de réhabilitation selon des critères associant à la fois le respect de l’environnement et la qualité de vie des habitants (relations harmonieuses du bâtiment avec son environnement immédiat, chantier à faibles nuisances, confort acoustique, hygrothermique, visuel, olfactif, qualité de l’air, utilisation de matériaux responsables, etc.)
  • Le label E+ C- (Énergie Positive et Réduction Carbone) atteste de la performance énergétique du bâtiment et de son niveau d’émissions de gaz à effet de serre tout au long de son cycle de vie. Il utilise des matériaux durables, des énergies renouvelables et des équipements performants. Le label encourage la construction de bâtiment à énergie positive en définissant quatre niveaux de performance, le plus haut attestant que le bâtiment produit plus d’énergie qu’il n’en consomme.

L’avenir de l’architecture écologique

L’urgence écologique ne nous laisse plus le choix, l’architecture durable et verte pourrait devenir la norme et non être l’exception.

Face aux défis du changement climatique et de l’épuisement des ressources naturelles, le secteur de la construction est amené à se réinventer. La transition vers une construction bas carbone étant inévitable et nécessaire, les nouvelles normes et réglementations pourraient devenir très strictes en matière de réduction des émissions de GES, de l’extraction de la matière première à la fin de vie des bâtiments, et encourager l’utilisation de matériaux durables et responsables comme l’optimisation de la performance énergétique.

Le développement des réglementations en faveur de la préservation de la continuité écologique devrait également inspirer l’architecture et la conduire à envisager une approche allant bien au-delà de la simple considération esthétique : le bâtiment comme véritable écosystème sain, résilient, intégré dans son environnement et favorisant la biodiversité.

L’architecture écologique devrait transformer profondément nos espaces de vie, préserver notre santé, notre bien-être et renforcer notre lien avec l’indispensable nature qui nous entoure.

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