Le réchauffement à 1,5°C ne pourra pas être stabilisé

Le GIEC publiera début octobre son rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement de 1,5°C. Alors que jusque-là, les rapports de cette institution déjà trentenaire(1) constituaient une évaluation de l’état des connaissances dans la littérature scientifique, celui-ci intègre désormais l’analyse de la littérature socio-économique : les différents enjeux sont examinés à travers toutes les dimensions du développement durable et des ODD.

Il est déjà établi que les INDC (les politiques climatiques de chacune des parties signataires de l’Accord de Paris) ne permettront pas de stabiliser le réchauffement à 1,5°C. Ce réchauffement, qui est déjà le lot commun de certaines régions du monde comme les zones australes, devrait être global et irréversible vers 2040 si rien ne change dans le rythme actuel (‘business as usual’). Pour mémoire, nous avions atteint le + 0,5°C dans les années 1950 et nous en sommes aujourd’hui à + 1°C : l’accélération est donc indéniable.

L’atténuation et l’adaptation : nécessaires mais plus suffisantes

« Le rapport se focalise sur ce qui peut être fait à court terme, explique Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du groupe de travail 1 du GIEC. Si l’on agit dans l’objectif du 1,5°C, la température à la surface de la terre va se stabiliser. Mais certains autres processus en cours sont déjà irréversibles. C’est le cas notamment de la montée du niveau de la mer liée à la fonte des glaciers et à la dilatation de l’eau ». Autrement dit, le couple ‘atténuation- adaptation’, déjà plus que nécessaire, ne semble plus suffisant. Au-delà des procédés de réduction des émissions de GES(2) et des solutions organisationnelles d’adaptation au niveau des territoires et des secteurs, il va falloir aller traquer le CO2 là où il est. Outre les (quelques) solutions de capture et stockage déjà existantes, le marché de l’extraction du carbone a de beaux jours devant lui…

 

(1) Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC – IPCC en anglais) a été créé en 1988 en vue de « fournir des évaluations détaillées de l’état des connaissances sur les changements climatiques, leurs causes, leurs répercussions potentielles et les stratégies de parade ». Il a entamé son sixième cycle d’évaluation en 2014.

(2) Cf. solutions pour décarboner les sources d’énergie, solutions pour réduire les consommations énergétiques du bâtiment, des transports et de l’industrie, actions visant à replanter des forêts, etc.

 

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