Avec presqu’un tiers des exposants, le secteur de l’eau reste avec les déchets un des piliers de Pollutec, d’autant que pour certains sous-secteurs tels que les pompes et canalisations, le salon reste le seul événement de référence. Mais ces filières traditionnelles du salon n’en sont pas moins dynamiques et innovent en permanence avec, à la clé, des gains d’efficience énergétique, de robustesse, de nouvelles géométries et fonctionnalités.

En parallèle, les enjeux évoluent fondamentalement vers une logique d’économie et de protection des ressources. Ceci s’exprime à travers de multiples innovations chaque année sur le salon. Par exemple, en 2000, la recherche d’efficience énergétique est illustrée par l’agitateur-aérateur Oloïde qui a le mouvement d’une pagaie. Au plan qualitatif, l’émergence des problématiques des micropolluants, pesticides et autres perturbateurs endocriniens et la recherche de taux d’abattement plus élevés sont adressées par des membranes toujours plus performantes, des approches d’oxydation dite avancée (Orège en 2008, Loïra en 2009, Ozoval en 2012) ou des innovations biologiques (phyto-épuration, bactéries fixées, cocktails enzymatiques…).

Cependant la tendance la plus forte sera celle de l’efficience hydrique. En 2010, le Suisse Quantis introduit cette notion sur Pollutec sous le terme « d’empreinte eau ». La problématique était certes déjà sous-jacente via le recyclage de l’eau (notion de ‘reuse’) ou les techniques de recherche de fuite (Biwater, Metravib, Socomex, Hydreka, Sewerin, Primayer, Hydroscan, Ax’eau…) et d’alerte (disjoncteur d’eau d’Hydrelis en 2008). Mais clairement les solutions convergent vers cette notion nouvelle de stratégie hydrique (comme on parlerait de stratégie énergétique), soutenue par la puissance des outils numériques.

 

La rupture de l’efficience hydrique

« L’efficacité hydrique est une notion à rebours de la stratégie classique de gestion de l’eau qui a longtemps reposé sur le traitement. Tout comme pour les questions de santé-environnement, il a fallu et il faut encore évangéliser pour définir ce que peut être une stratégie hydrique, avec une vraie analyse des flux et usages », confie Jean-Emmanuel Gilbert, cofondateur d’Aquassay qui travaille sur ce sujet depuis sept ans (collecte de données temps réel et analyse data) et s’appuie sur Pollutec pour faire valoir ce regard. « Tout le monde travaillait sur l’efficacité énergétique. L’erreur a été de considérer l’eau comme une utilité extérieure sans contrainte ». Ce qui s’avère d’autant plus faux que les situations de stress hydrique s’accentuent du fait du changement climatique, y compris en France, avec des conséquences directes sur l’activité industrielle.

 

35% de pertes dans les réseaux d’eau potable

C’est le pourcentage enregistré en moyenne au niveau mondial (près de 30 % en Europe), un chiffre qui illustre l’enjeu sur la ressource en eau, fragile et moins accessible, et la réponse qu’apportent les traitements toujours plus qualitatifs et les démarches d’efficience hydrique.

 

Membranes, résines et textiles

La filtration-séparation a été un domaine clé pour le secteur de l’eau, Pollutec lui consacrant d’ailleurs un village en commun avec les technologies de fluides supercritiques. Cette approche a revêtu de nombreuses facettes, avec une première rupture en 1994 (premier bioréacteur à membrane par Lyonnaise des Eaux), marquant le début d’une série d’annonces sur ce couplage et confortant l’expertise française en membranes (ex. : Tami sur des membranes céramiques innovantes, CTI ou encore Polymem). De même, toute une série d’innovations a porté sur des textiles échangeurs d’ions avec dès 1997 des travaux primés en recherche puis en 2007 l’innovation très remarquée d’Intissel Technologies (ouvrant la voie aux lingettes décolorantes bien connues du grand public) et plus récemment Magpie (2013) et Ajelis (2016). Sans oublier des solutions de bio-sorption sur matériaux bio-sourcés, comme celles présentées en 2016 par Pearl.

 

 

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