La transformation du secteur industriel vers une réduction de l’impact environnemental est l’un des défis de notre siècle. Mais innovation et environnement sont-ils réellement conciliables ? Découvrez 5 startups en plein essor qui font bouger les lignes.

 

Innovation et environnement : un avenir prometteur

Si l’on s’en tient à une définition économique courante, l’innovation désigne l’introduction sur un marché d’un produit, d’un service ou d’un procédé nouveau, ou qui présente des améliorations significatives par rapport aux modèles précédents. L’idée d’innovation n’est donc pas liée en tant que telle à la question environnementale. Pourtant, face à l’urgence climatique, les pouvoirs publics et les acteurs économiques eux-mêmes s’efforcent de promouvoir une innovation vertueuse, qui ferait rimer avancée technologique et environnement préservé. L’objectif est clair : produire autant, mieux et même plus, en consommant moins d’énergie et de ressources naturelles, mais également en générant moins de déchets, de substances polluantes ou de gaz à effet de serre.

La prise de conscience est forte. Les dernières lois en la matière, comme la Loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), ou l’ambitieux projet de Green Deal européen, ne font qu’accentuer le mouvement de fond. Devenir un continent neutre en carbone d’ici 2050 implique nécessairement que l’on place l’innovation (aussi) au service de l’environnement.

Et pourtant, un paradoxe subsiste quand on sait que le progrès technologique a plutôt aggravé l’empreinte du secteur économique sur l’environnement au cours de l’histoire récente. En améliorant les performances industrielles, en accélérant les échanges ou en augmentant les besoins d’énergie pour faire fonctionner de nouveaux outils énergivores, ce progrès-là n’a pas rimé avec sobriété et protection de la nature. Un retournement de logique est-il alors possible ? Oui, si l’innovation s’inscrit pleinement dans la logique de l’économie circulaire. C’est d’ailleurs toute la raison d’être de la Greentech. Depuis quelques années, de nombreuses startups éclosent dans ce terreau fertile. Voici cinq exemples made in France qui montrent la voie.

 

Sylfen : le stockage à l’hydrogène

Près de Grenoble, Sylfen surfe sur la vague de l’hydrogène et du stockage d’énergie dans le bâtiment. Née en 2015 dans les laboratoires du CEA-Liten, la jeune pousse a développé une technologie d’électrolyse à haute température. Nommée Smart Energy Hub, cette dernière permet de stocker les surplus d’électricité photovoltaïque produits en période creuse sous forme d’hydrogène. Réversible, elle peut ensuite produire de l’électricité en mode pile à combustible quand la demande augmente.

Selon ses dirigeants, pour la même quantité d’énergie stockée, l’hydrogène coûterait 20 fois moins cher qu’une batterie classique, le tout avec un impact écologique très faible. La cible de Sylfen : les bâtiments résidentiels et tertiaires engagés dans la transition énergétique.

En 2020, Sylfen a connu une « forte accélération » de son développement industriel et commercial en Europe. Elle dispose désormais d’une unité de production et livre ses premières commandes

 

Les Ripeurs : améliorer la valorisation des déchets du BTP

Quand il s’agit de concilier innovation et environnement, Les Ripeurs se distinguent. La jeune société d’Ile-de-France s’est spécialisée dans la collecte et la revalorisation des déchets de chantier. Une urgence puisque le bâtiment et les travaux publics sont les premiers producteurs de déchets en France. A lui seul, le bâtiment en produit 40 millions de tonnes par an dans le pays. A peine la moitié est revalorisée. La France s’est pourtant fixée un objectif de 70% de recyclage ou de revalorisation de ces déchets.

Les Ripeurs affirment avoir offert une seconde vie à 76% des déchets qu’ils ont déjà pu collecter. Fin 2019, la start-up a levé 2 millions d’euros pour poursuivre son développement.

 

Circuit court énergie : des panneaux solaires pour tous

La jeune société bretonne a vu le jour sur une ambition toute simple : démocratiser l’autoconsommation d’électricité d’origine photovoltaïque, énergie clé pour la transition énergétique en cours. Se présentant comme un « artisan » du panneau solaire, Circuit court énergie conçoit des installations photovoltaïques sur mesure pour les particuliers comme les entreprises et mise sur du matériel de qualité.

En s’adaptant aux besoins, en installant des panneaux sur toit comme au sol, la jeune entreprise veut lever les freins et faciliter l’accès à l’énergie solaire en Bretagne. « On arrive à produire un kWh moins cher que celui qu’on achète sur le réseau », affirme Raoul Feutrie, le fondateur de Circuit court énergie.

 

WeNow : des voitures d’entreprises responsables

Pépite de la Greentech, WeNow a mis au point une solution unique au monde capable de réduire de façon considérable la consommation de carburant des véhicules d’entreprise. Comment la start-up fondée en 2014 mêle-t-elle innovation et environnement ? Grâce à un boîtier intelligent relié à une application mobile qui analyse le comportement de l’automobiliste et l’aide à adopter une conduite responsable. Et ça marche : la solution permettrait de réduire jusqu’à 17% la consommation de carburant.

WeNow a levé 1,3 millions d’euros début 2020 et travaille sur de nouveaux projets d’applications d’aide à la réduction de l’impact environnemental.

 

Weenat : aider l’agriculture à devenir plus durable

Bienvenue dans l’ère de l’agriculture 4.0 ! Membre fondateur de l’association Ferme Digitale, la start-up nantaise Weenat a imaginé un réseau de capteurs connectés afin de suivre les conditions agronomiques et météorologiques en temps réel. Ses mini-stations météo collectent des data ultra-locales et précises dans les champs, nourrissant ensuite un service complet d’aide à la décision. Pour les agriculteurs, la solution permet de mieux anticiper les aléas climatiques (gel, sécheresse) et donc d’économiser les ressources. « C’est là une aide à la décision permettant, par exemple, de savoir quand irriguer et à quelle dose, ou d’ajuster la quantité d’intrants qui peut être réduite de 20 à 30 % sur le blé », expliquait son fondateur Jérôme Le Roy dans Les Echos (1), en 2019, année au cours de laquelle l’entreprise a levé 2 millions d’euros pour intensifier son développement.

En 2020, Weenat a commercialisé un nouveau capteur capable de mesurer en direct l’humectation foliaire au plus près des feuillages. Depuis sa création en 2014, la société a déjà installé plus de 4000 capteurs connectés en France et en Europe.

1) https://www.lesechos.fr/pme-regions/innovateurs/weenat-assiste-les-agriculteurs-avec-ses-mini-stations-meteo-1128775

 

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