Au fil des décennies, la haie bocagère a peu à peu été gommée du paysage français, laissant place à de grandes parcelles nues où la vie, animale comme végétale, s’est considérablement raréfiée. Pourtant, ces espaces boisés sont un maillon indispensable de la continuité des écosystèmes et un véritable atout pour les collectivités et les exploitants agricoles.

La menace qui pèse désormais sur la biodiversité, notamment en raison de l’activité humaine et du morcellement des habitats naturels, explique en partie le regain d’intérêt des collectivités et exploitants agricoles pour ces haies champêtres.

Mais elle n’en est pas la seule raison. Quels bénéfices apporte la haie bocagère aux collectivités et aux agriculteurs ? Comment promouvoir sa plantation et son maintien ? Explications.

Qu’est-ce qu’une haie bocagère ?

Les haies bocagères sont des lieux de refuge pour la faune sauvage (oiseaux, insectes et mammifères). Elles fournissent également une variété d’habitats pour les espèces végétales. Ces haies jouent un rôle primordial dans la continuité écologique et le maintien des écosystèmes naturels.

La haie bocagère, définition

Cette haie champêtre forme un alignement dense de végétaux. Elle se compose de différentes essences d’arbres et arbustes généralement adaptés au climat et au sol de la région. C’est une barrière naturelle généralement utilisée pour séparer les terres agricoles ou les prairies et clôturer les pâturages. Elle sert également à fournir du bois de chauffage et agrémente les paysages ruraux.

La haie bocagère, essentielle aux écosystèmes naturels et à la biodiversité

Les haies bocagères forment des corridors biologiques permettant aux espèces de circuler entre les différentes parties des écosystèmes naturels que sont les forêts, les prairies et les zones humides, entre autres. Elles permettent ainsi de maintenir la vie animale et végétale dans les espaces ruraux.

Malheureusement, si les bocages étaient très répandus autrefois, ils ne subsistent désormais plus que dans quelques régions de France : la Normandie, la Bretagne, le Pays de Loire, le Centre-Val de Loire et la Bourgogne Franche-Comté.

Au fil du temps, les haies ont peu à peu été supprimées des espace ruraux pour permettre l’agrandissement des exploitations agricoles et faciliter la mécanisation des cultures.

Cette modification du paysage rural a ainsi entraîné la fragmentation des habitats naturels et avec elle, la réduction de l’indispensable biodiversité.

La haie bocagère : un atout pour les collectivités et exploitants agricoles

Si les haies bocagères reviennent aujourd’hui sur le devant de la scène, c’est parce qu’elles offrent de multiples avantages agronomiques et environnementaux aux collectivités et exploitants agricoles :

  • Protection de la faune et de la flore locale : le bocage est en effet un réservoir de biodiversité, abritant diverses espèces animales et végétales. Cette végétation permet notamment de maintenir sur les terres agricoles les pollinisateurs et les prédateurs des espèces ravageuses.
  • Régulation des eaux et lutte contre le changement climatique : côté climat et environnement, la haie bocagère préserve la qualité de l’eau en filtrant notamment les éléments chimiques nocifs (pesticides, phosphore…). Elle favorise également son infiltration, limitant ainsi les inondations, les ruissellements ou encore les risques de sécheresse. Près des cours d’eau, elle permet de maintenir les berges. Elle participe par ailleurs au stockage du carbone atmosphérique essentiel pour réduire la quantité de gaz à effet de serre.
  • Amélioration de la qualité des sols : la haie champêtre diminue significativement l’érosion hydrique et éolienne des sols en jouant un rôle de brise-vent et en régulant les crues. Elle favorise enfin l’accroissement des stocks de carbone dans les sols.
  • On peut également souligner son rôle dans le développement de la filière énergie-bois de proximité (production de bois) ou encore d’abri contre le soleil et les intempéries pour les animaux d’élevage. Notez que la réimplantation des bocages bénéficie également du soutien financier des politiques publiques.

Comment promouvoir la haie bocagère dans les espaces ruraux ?

Pour encourager la plantation de haies bocagères sur les territoires et réconcilier, par là même, agriculture et environnement, les collectivités territoriales ont plusieurs cordes à leur arc :

  • Sensibilisation et communication : les campagnes de sensibilisation et les supports de communication tels que les brochures, affiches ou vidéos permettent de sensibiliser le grand public et les agriculteurs à l’importance et la nécessité de créer des espaces boisés.
  • Subventions et financements : des aides financières ont été mises en place pour soutenir la plantation de haies. Les porteurs de projets peuvent ainsi bénéficier du programme « Plantons des haies ! » du plan France Relance ou d’un dispositif PSE (Paiements pour Services Environnementaux). Ils peuvent par ailleurs se renseigner auprès des chambres d’agriculture, conseils départementaux et communautés de communes qui soutiennent également la gestion durable des haies ou auprès de l’AFAC-agroforesterie et de l’ADEME, par exemple.
  • Planification et réglementation : le maintien et la plantation de haies bocagères peuvent être intégrés dans les plans d’urbanisme et les projets d’aménagement du territoire.
  • Collaboration avec les partenaires locaux : promouvoir les haies bocagères relève d’un effort collaboratif. Les partenaires locaux (associations, groupes d’agriculteurs, gouvernements locaux ou ONG) peuvent ainsi être sollicités.

 

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La haie bocagère, une gestion durable des espaces ruraux

Outre sa contribution à la diversité des paysages, la haie bocagère est un véritable atout à la fois pour préserver la biodiversité du territoire, lutter contre le changement climatique, les inondations et les ruissellements et pour préserver les ressources en eau, améliorer la qualité des sols ou encore augmenter, à terme, la productivité des parcelles agricoles.

En s’engageant dans une démarche « Trame verte et bleue », les collectivités territoriales s’inscrivent donc pleinement dans une politique de gestion durable des espaces ruraux. Elles ont ainsi tout intérêt à encourager la réimplantation et le maintien des bocages.

Le sujet vous interesse? jetez un oeil à cette étude sur la biomasse bocégère normande

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