La longueur du réseau de distribution d’eau potable est de 93 035 km (2022), avec un taux de pertes moyen de 39 % dans le pays et même de 43,5 % dans les villes. Cela est lié à l’usure avancée des conduites d’alimentation et de distribution ainsi que des équipements de captage et de pompage. La longueur du réseau d’assainissement est de 45 762 km (chiffres 2022), 59,2 % de la population roumaine est raccordée au réseau d’égouts et environ 58,1 % est raccordée à un réseau disposant d’une station d’épuration.

Une consolidation du cadre réglementaire pour la gestion durable dans le secteur de l’eau et de l’assainissement est en cours afin d’accélérer l’accès de la population à des services de qualité.

A travers le plan national de relance et de résilience, la Roumanie prévoit d’investir 1,5 Md EUR pour la gestion de l’eau et des eaux usées. 1 600 km de réseaux d’eau potable et 2 900 km de réseaux d’assainissement sont ainsi entre autres programmés.

Un acteur important de la gestion de l’eau est FCC Construccion qui a réalisé, avec SUEZ, l’un des plus importants projets dans le secteur de l’eau en Roumanie, à savoir l’extension de la station d’épuration de Glina d’une valeur dépassant les 355 M EUR. Il est également actif dans les décharges écologiques, notamment grâce à un investissement d’environ 2,3 M EUR à Arad.

Présence d’acteurs français qui misent sur la disponibilité de fonds européens sur les thématiques liées à l’approvisionnement en eau et l’assainissement. Veolia offre des services d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement dans 3 villes ainsi que pour 4 partenaires industriels. L’entreprise prévoit d’investir près de 368 M EUR pour moderniser et étendre ses réseaux d’eau d’ici 2032.

 

Déchets

En 2022, la Roumanie a produit 22 M t de déchets, dont 13,2 M t sont biodégradables. Le taux d’enfouissement des déchets reste très élevé, à 72 %, et le taux de recyclage des déchets municipaux est seulement de 11,3 % (contre 48,7 % en moyenne au sein de l’UE).  Au niveau national on comptait 51 stations de transfert, 26 stations de compostage, 35 entrepôts conformes à la classe B, avec une capacité totale construite d’environ 48,1 M t et quelques installations de production du biogaz. Le pays compte également 90 stations de tri de déchets.

Pour 2025 et 2030, la Roumanie a des objectifs extrêmement ambitieux. Il s’agit notamment du recyclage d’au moins 55 % des déchets municipaux d’ici 2025, un objectif qui augmentera progressivement jusqu’à 60 % d’ici 2030 et 65 % d’ici 2035. Un autre objectif important est de recycler 65 % des déchets d’emballages d’ici 2025 (70 % d’ici 2030).

De nombreuses collectivités locales du pays souhaitent augmenter la collecte sélective des déchets afin d’atteindre les objectifs imposés par l’Union européenne (55 % de recyclage, prévus pour l’année 2025)

De nombreuses sociétés s’occupent du recyclage dont les dix plus importantes affichent un CA de 30 à 135 M EUR. Green Group Holding est le plus grand parc de recyclage intégré d’Europe du Sud-Est, regroupant 6 entreprises spécialisées dans la gestion, le recyclage et la valorisation des déchets. Le groupe possède également des usines en Macédoine, en Serbie et en Lituanie.

Romrecycling (groupe Ecore) est spécialisé dans la collecte, le tri, le traitement et le recyclage des métaux ferreux et non-ferreux. Metalimpex (groupe Suez) est l’un des leaders du recyclage des déchets métalliques sur le marché roumain.

 

Qualité de l’air

La Commission européenne a ouvert une procédure d’infraction contre la Roumanie dû au non-respect des valeurs convenues pour la qualité de l’air. Bucarest, Cluj et Brasov sont parmi les villes les plus polluées au N02 au sein de l’UE. À Bucarest, le coût annuel de la pollution atmosphérique s’élève à 6,3 Mds EUR. Le coût par habitant dans la capitale roumaine est légèrement supérieur à 3 000 EUR.

Selon le programme national de contrôle de la pollution atmosphérique, la Roumanie doit réduire considérablement ses émissions de NOx, COVnm, SO2, NH3 et PM2,5 (respectivement de 60 %, 45 %, 88 %, 25 % et 58 % d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2005).

Le ministère de l’Environnement a investi récemment 23 M EUR pour l’équipement du réseau de mesure de la qualité de l’air en Roumanie.

Le plan national de relance et de résilience mis en place par le gouvernement cible notamment la filière environnement avec des investissement estimés à 1,3 Md EUR pour :

– 513 équipements de surveillance de la qualité de l’air,
– 13 800 îlots écologiques numérisés pour la collecte sélective des déchets,
– 26 installations de valorisation des déchets issus des constructions,
– 504 centres de collecte volontaire, ainsi que 15 centres de collecte intégrés dans 15 agglomérations urbaines,
– 254 systèmes intégrés de collecte de déchets agricoles compostables.

 

Energies renouvelables

Le potentiel EnR total de la Roumanie est estimé à entre 6 et 10 GW, le pays bénéficiant d’un ensoleillement idéal et d’une diversité géographique permettant l’exploitation de nombreuses formes d’EnR : hydroélectricité, biomasse (grande tradition), énergie solaire, énergie éolienne et géothermie. Des sociétés privées construisent ou exploitent déjà de nombreuses fermes éoliennes et solaires.

Le mix énergétique de la Roumanie est diversifié, la production d’énergie renouvelable occupant une part importante (36,8 % en 2022), largement portée par la production hydroélectrique (22,2 % en 2022).

Fortement critiqué en Roumanie pour son rôle dans la pollution de l’air et pour l’inefficacité de ses centrales thermoélectriques, le secteur du charbon est en très fort déclin. Poussé par les critiques et les aides financières européennes, le pays est bien parti pour sortir complètement du charbon, qui représente encore 17 % du mix énergétique en 2022, grâce à sa substitution progressive par des capacités à base d’EnR et de gaz naturel.

Pour tenir les engagements pris dans son Plan national pour l’Énergie et le Climat (NECP) de 2020, le gouvernement roumain a prévu d’investir 22,6 Mds EUR dans l’énergie entre 2021 et 2030 et notamment dans l’augmentation de ses capacités EnR (+ 35 % entre 2020 et 2030), grâce à un doublement des capacités éoliennes (+ 2 302 MW d’ici 2030) et un quasi-quadruplement des capacités solaires (+ 3 692 MW d’ici 2030).

La Roumanie a offert un système de soutien très favorable aux EnR entre 2013 et 2016, qui est directement responsable du boom qu’a connu le secteur durant ces années. À partir de 2016, les projets ont été gelés et le secteur est entré dans une période de stagnation. Aujourd’hui les investissements reprennent, avec un cadre légal qui devient de plus en plus favorable aux initiatives dans le secteur et grâce à une demande très forte en nouvelles capacités de production vertes.

Afin d’atteindre l’ambition de 30,7 % du mix énergétique couvert par les énergies renouvelables en 2030 (objectif fixé par l’UE), la Roumanie devra développer des capacités EnR supplémentaires d’environ 6,9 GW par rapport à 2015. Pour atteindre cet objectif, un financement adéquat de l’UE est nécessaire pour assurer l’équilibre des réseaux électriques, mais également la flexibilité de la production EnR, en installant des capacités de secours par le gaz naturel, des capacités de stockage et des solutions pour la gestion intelligente de l’énergie.

 

Afin de garantir la consommation d’énergie, la capacité installée augmentera d’environ 35 % en 2030 par rapport à 2020, grâce à l’installation de nouvelles capacités énergétiques éoliennes (2 302 MW d’ici 2030) et solaires (3 692 MW d’ici 2030), qui conduiront à une augmentation de la production d’énergie domestique, garantissant ainsi un degré plus élevé d’indépendance énergétique.

 

Les projections au niveau de 2030 prévoient une augmentation des capacités éoliennes jusqu’à une puissance de 5 255 MW et photovoltaïques jusqu’à environ 5 054 MW.

 

Le groupe Monsson est le plus important développeur de projets d’énergie verte en Roumanie. Monsson prévoit de développer et de construire plus de 2 500 MW d’énergie éolienne et solaire au cours des dix prochaines années.

Le plus grand parc éolien terrestre d’Europe (600 MW) se trouve en Roumanie, sur le site de Fântânele-Cogealac et appartient actuellement à Macquarie Infrastructure and Real Assets.

Les Italiens d’Enel ont une forte empreinte locale, avec un portefeuille de 534 MW, dont 498 MW dans l’éolien. Début 2021, Enel Green Power Romania a signé un accord de développement conjoint de 1 000 MW de projets éoliens et solaires (prêts pour la construction dans les 3 prochaines années) en Roumanie avec le groupe Monsson.

Les Portugais d’EDP Renewables sont le 3ème plus grand investisseur dans l’énergie verte en Roumanie, avec des opérations locales depuis 2008 et un portefeuille de projets de 521 MW, principalement dans l’éolien.

Le complexe charbonnier CE Oltenia, afin de préparer la transition énergétique de son activité, prévoit la mise en place de 4 parcs solaires d’une capacité totale de 310 MW installés sur 600 hectares dans les dépôts fermés de scories et de cendres des centrales thermiques et sur la décharge d’une carrière. La société espère que le financement intégral du projet proviendra de fonds européens (mécanisme du fonds de modernisation – 10d) et a transmis la demande de financement au ministère de l’Économie.

Plusieurs entreprises françaises expertes du marché de l’électricité et des smart grids disposent déjà, parfois de très longue date, de filiales en Roumanie : Engie, Veolia, Nexans, Schneider Electric, Egis, etc.

Par ailleurs, un certain nombre de nouveaux entrants, ETI françaises expertes des ENR, se sont implantés sur le marché roumain ces dernières années afin de répondre aux ambitions de développement des capacités de génération éoliennes et solaires, notamment avec le soutien du fonds de modernisation mis en place par l’UE au bénéfice de la Roumanie.

 

 

 

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