Fin 2021, nous vous avions proposé un panel des nouveaux mots de l’environnement adoptés au cours des dernières années par la Commission d’enrichissement de la langue française. Pour mémoire, ces mots, publiés au Journal officiel, sont des termes français recommandés et dont l’emploi s’impose aux agents des services publics de l’État, l’idée étant de « faire tomber les frontières entre les jargons d’initiés et le français courant »(1). Pour ce volet 2, nous vous proposons les termes, expressions et définitions adoptés en 2022. Un volet 3 suivra courant 2024 pour couvrir l’ensemble des termes – beaucoup plus nombreux – adoptés en 2023.

 

Vocabulaire de la mobilité (JO du 14 juillet 2022)

Parmi les différents termes proposés dans le vocabulaire « Mobilité » figurent altermobilité, mobilité par association de services, vertiport et voiturage en solo.

  • L’altermobilité désigne une forme de mobilité privilégiée par les personnes qui renoncent à l’utilisation individuelle d’une voiture particulière au profit de la mobilité durable. L’utilisation des transports collectifs, le covoiturage, la pratique du vélo ou la marche relèvent de l’altermobilité.
  • La mobilité par association de services (MAS) désigne une offre globale de services de mobilité, accessible au moyen d’une application pour mobile multifonction qui, moyennant un abonnement, propose à l’utilisateur, en fonction de ses préférences, un choix d’itinéraires pouvant combiner transports publics et individuels et permet la réservation et le paiement des services de transport correspondant. La MAS peut combiner différents modes de transport parmi ceux disponibles : transports en commun, taxi, VTC, covoiturage, autopartage, vélo ou trottinette électrique. Elle n’est possible que si elle est convenue avec les différents opérateurs de transport. Elle équivaut à l’anglais « Mobility as a Service » (MaaS).
  • Un vertiport est un site aménagé pour le décollage et l’atterrissage verticaux d’aéronefs et équipé pour offrir des services d’accueil des passagers et de réception du fret. Il peut être aménagé pour différents types d’aéronefs : hélicoptères et drones.
  • Le voiturage en solo (ou monovoiturage) désigne l’utilisation d’une voiture particulière par son seul conducteur. L’expression est à préférer au terme « autosolisme ».

 

Vocabulaire de l’environnement (JO du 4 août 2022)

Le vocabulaire « Environnement » regroupe de nombreux termes et expressions relevant de différents domaines. Nous retenons ici biocharbon, clôture de bassin versant, écocide, empreinte lumineuse, pollution lumineuse, prolifération d’algues et traitement par aération. Le reste(2) peut être consulté directement dans le JO du 4 août (p. 139 à 142).

  • Le biocharbon désigne le charbon issu de la pyrolyse de biomasse. Il est utilisé notamment comme combustible, comme amendement agricole et comme agent de purification des eaux. Le charbon actif et le charbon de bois sont des exemples de biocharbon. Le terme biocharbon équivaut à plusieurs termes en anglais : « biochar », « bio charcoal » et « biocharcoal ».
  • Une clôture de bassin versant est une fermeture, provoquée par des actions anthropiques, du cours d’eau d’un bassin versant qui, dès lors, ne va plus jusqu’à la mer ou jusqu’à la confluence. Elle est souvent causée par la dérivation de l’eau en dehors de ce bassin et par l’irrigation des cultures. L’expression est l’équivalent de « river basin closure ».
  • Un écocide est une action ou un ensemble d’actions délibérées, commises alors même que leurs auteurs savent qu’elles auront des conséquences néfastes pour l’environnement, qui entraînent la destruction d’un écosystème ou d’une espèce particulière ou qui leur infligent des dommages étendus, graves et durables. C’est le même terme que l’anglais « ecocide ».
  • L’empreinte lumineuse est un phénomène de halo lumineux observable la nuit, dû à la diffusion dans l’atmosphère de sources d’éclairage artificiel. Elle est plus ou moins importante selon la quantité des aérosols présents dans l’atmosphère. Elle est quantifiée par des mesures d’intensité lumineuse avec différents appareils terrestres, aériens et satellitaires (ex. : photomètres).
  • La pollution lumineuse est l’ensemble de nuisances dues au halo produit pendant la nuit par des éclairages artificiels excessifs, multiples et prolongés. Elle affecte par exemple les déplacements des chiroptères, des oiseaux et des poissons, le métabolisme des plantes et le rythme circadien de l’homme. Elle nuit particulièrement aux espèces nocturnes en réduisant et en fragmentant leurs habitats naturels. Elle gêne également les observations astronomiques. L’expression pollution lumineuse est l’équivalent de plusieurs expressions : « light pollution », « photopollution » et « polarized light pollution » (PLP).
  • La prolifération d’algues désigne une croissance rapide et massive d’algues due à des rejets excessifs d’azote et de phosphore dans des milieux aquatiques, éventuellement associés à des conditions de températures élevée. Cette prolifération est une manifestation de leutrophisation. Elle correspond à l’anglais « algal bloom ».
  • Le traitement par aération est une technique de dépollution qui consiste à injecter de l’air dans les sols ou dans les eaux, afin soit d’entraîner dans l’atmosphère des composés volatils, soit de faciliter la biodégradation aérobie des polluants organiques qu’ils contiennent. Le traitement par aération est l’équivalent de plusieurs termes ou expressions : « air sparging », « biosparging » ou « bioventing ».

 

Vocabulaire de la santé et de l’environnement (JO du 24 décembre 2022)

Dans ce vocabulaire figurent notamment écologie de la santé, santé environnementale et santé globale.

  • L’écologie de la santé est une approche transdisciplinaire qui étudie les interactions de la santé humaine, de la santé animale et de la santé des végétaux avec les écosystèmes. Les connaissances acquises dans ce domaine permettent de mettre en place des stratégies préventives et curatives, notamment en matière de santé environnementale. L’expression équivaut à « ecohealth » ou « health ecology ».
  • La santé environnementale constitue l’ensemble des aspects de la santé humaine qui sont déterminés par des facteurs environnementaux de nature physique, chimique, biologique, économique, sociale ou psychosociale ; et, par extension, l’ensemble des études relatives à ces facteurs et des pratiques qui visent à leur maîtrise. Elle correspond à « environmental health ».
  • Santé globale se dit d’une démarche qui, considérant les liens étroits existant entre la santé humaine, la santé animale et la santé des végétaux, favorise la convergence des savoirs, des méthodes et des mesures et fédère les acteurs concernés afin, notamment, de prévenir et de juguler des crises sanitaires. Cette démarche équivaut à l’anglais « one health ».

 

1) « Rapport annuel 2022 de la Commission d’enrichissement de la langue française », Délégation générale à la langue française et aux langues de France, Juin 2023.

2) Les autres termes et expressions sont : bombe cyclonique, casier sédimentaire, cellule sédimentaire, corridor écologique nocturne, dédomestication, réensauvagement, réserve de ciel étoilé, trame noire.

 

Lire aussi  : Le vocabulaire de l’environnement au Journal Officiel – Volet 1

 

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