Depuis quelques années, le terme de transition énergétique est sur toutes les lèvres… Mais comment se définit-elle concrètement ? Quels sont ses objectifs et sommes-nous bien engagés ? Décryptage.

 

C’est quoi la transition énergétique ?

La notion de transition énergétique s’est imposée depuis une dizaine d’années dans le débat politique et public français comme une réponse au défi posé par le réchauffement climatique.

Elle désigne tous les changements mis en place dans le but de réduire l’impact environnemental de la production, de la distribution et de la consommation d’énergie.

Il ne s’agit donc pas seulement d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique français. La question de l’efficience énergétique (notamment des bâtiments), mais aussi celle de la sobriété énergétique, sont également posées.

Derrière la notion de transition énergétique se profile ainsi un nouveau modèle énergétique mais aussi économique et social. L’essor des énergies renouvelables, par nature intermittentes, implique par exemple une progressive décentralisation du réseau, mais aussi le développement de réseaux intelligents (les smart grids) à des échelles locales, ainsi que de solutions de stockage innovantes.

Au final, la transition énergétique se confond presque dans une transition écologique où le concept d’économie circulaire transforme en profondeur nos modes de production, nos habitudes de consommation et nos organisations collectives.

 

Quels sont les objectifs de la transition énergétique ?

L’objectif principal de la transition énergétique est la diminution des émissions de CO2 liées à la production et à la consommation d’énergie au sens large, jusqu’à parvenir à la neutralité carbone à l’horizon 2050. Mais c’est aussi la réduction de l’impact environnemental au sens large.

Depuis la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), les pouvoirs publics français ont fixé des objectifs précis(1) :

  • Une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 % en 2030 (par rapport à 1990) ;
  • Une diminution de 30 % de la consommation d’énergies fossiles (charbon, gaz naturel, pétrole) d’ici 2030 ;
  • Une part de la production nucléaire à 50 % de la production totale d’électricité d’ici à 2025 ;
  • Une part des énergies renouvelables portée à 32 % de la consommation finale d’énergie d’ici 2030 et à 40 % de la production d’électricité ;
  • Une consommation finale d’énergie divisée par deux d’ici à 2050 (par rapport à 2012)
  • Une diminution de 50 % du volume de déchets mis en décharge d’ici 2050.

 

Quels sont les domaines concernés par la transition énergétique ?

La transition énergétique englobe de nombreux domaines. Parmi eux :

Le secteur du bâtiment. En 2017, le Plan Climat a fait de la rénovation énergétique des bâtiments une priorité nationale. Et il y a urgence puisque le secteur est responsable de 43 % de la consommation d’énergie finale française et apparaît comme le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre (20 %). Objectif : 100 % du parc immobilier français à un niveau basse consommation d’énergie d’ici 2050, c’est très ambitieux mais pas impossible.

Le secteur des transports est lui aussi appelé à se transformer en profondeur. Et pour cause, il est le premier émetteur de GES en France (35 % du total national) et pèse pour 32 % de la consommation énergétique totale. Les transports « propres » (véhicules électriques, à hydrogène ou roulant au bioGNV, le gaz naturel pour véhicules d’origine renouvelable) ou doux, doivent petit à petit remplacer les véhicules essence et diesel.

La question de la gestion des déchets forme un autre axe prioritaire des politiques de transition énergétique. Et pour cause, les réduire ou leur donner une seconde vie (réemploi, réparation ou recyclage) permet de réduire la consommation d’énergie et l’empreinte carbone. En 2018, le pays a produit 342,4 millions de tonnes de déchets, dont seulement 8,7 % de déchets ménagers(2). Une très grande part de l’iceberg est constitué par les déchets « minéraux » du secteur du bâtiment (235,5 millions de tonnes en 2018).

C’est un élément central de la transition énergétique : la montée en puissance des énergies renouvelables (EnR) dans le mix énergétique, que ce soit dans la production d’électricité ou de chaleur. En 2020, les EnR (hydroélectricité, éolien, solaire photovoltaïque, bioénergies) ont permis de couvrir 26,9 % de la consommation électrique en France métropolitaine, en hausse de 4 points par rapport à 2019(3). Pour rappel, cette part doit atteindre 40 % en 2030. Certains plaident même pour un objectif 100 % renouvelable d’ici 2050 (donc sans nucléaire)…

 

Quelles seront les conséquences de la transition énergétique ?

Amorcée, la transition énergétique va s’accentuer dans les années à venir. Et il ne s’agit pas seulement d’éoliennes ou de recyclage. Derrière ce mouvement se dessinent des dynamiques sociales et économiques nouvelles.

L’économie circulaire que cette transition implique va accélérer la relocation de certaines filières, dans une logique de boucles locales : fabrication, consommation, seconde vie. Selon l’Ademe (Agence de la transition écologique), près de 340 000 emplois pourraient être créés d’ici 2035 et même 900 000 en 2050(4), grâce à ces mutations. Les pouvoirs publics français estiment que l’économie circulaire devrait faire naître 300 000 nouveaux emplois(5). Le gisement est devant nous.

 

 

Lire aussi  : Les énergies renouvelables de plus en plus compétitives en France

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