Timothée David, Directeur Territorial chez EDF Collectivités Auvergne Rhône-Alpes, répond aux questions des participants au webinaire Pollutec Online « Mobilité des personnes au sein des villes » — Voir ou revoir le webinaire

 

Pouvez-vous nous donner les raisons qui font que les véhicules individuels ne sont pas pertinents en hydrogène ?

Le recours à des véhicules à motorisation électrique alimentés par des piles à combustibles (on parle de cela quand on parle de mobilité à hydrogène) reste coûteux. Le rendement global de la chaîne de traction hydrogène est assez faible, autour de 20-25 %, au regard de celle du véhicule à batterie qui monte à 75 %, ce qui implique 3 fois moins d’électricité pour le même service rendu final.

En revanche, sa rapidité de recharge et son autonomie embarquée, comparables à celles d’un véhicule thermique, en font un bon candidat sur certains segments de la mobilité lourde pour lesquels la solution batterie présenterait des limites en terme d’autonomie et de capacité à se recharger : autobus, autocars, trains circulant sur des lignes non électrifiées, poids-lourds internationaux, maritime et aérien pour les moyennes distances, voire certains segments de la mobilité légère comme les taxis.

 

La production d’hydrogène nécessite beaucoup d’énergie électrique. Est-ce donc vraiment une solution d’avenir ?

L’hydrogène est déjà largement utilisé dans l’industrie. Or, pour l’instant, il est produit principalement par vaporeformage, très émissif en CO2. 1kg de H2 produit par vaporeformage émet 10kg de CO2 (source ADEME) contre environ 350g avec de l’électricité d’origine nucléaire ou renouvelable (mix électrique français – Source EDF).

Il est donc primordial de remplacer la production d’H2 « conventionnelle » par de la production d’H2 par électrolyse de l’eau, peu émissive du fait du mix électrique français, très bas carbone.

 

EDF sera-t-il capable de faire face aux besoins de la mobilité électrique? Dans l’optique de la fermeture de centrales nucléaires, cela ne va-t-il pas recarboner nos déplacements urbains ?

Tous les scénarii d’intégration de la mobilité électrique qui ont été modélisés (RTE, ADEME, EDF…) montrent la nécessité de conserver une capacité de production pilotable et non intermittente.

La Loi de Transition Energétique prévoit que la part du nucléaire devra descendre à 50% du mix électrique français, mais pas au-dessous pour permettre l’intégration de ces nouveaux usages.

Tout cela devra se faire en parallèle d’une baisse globale des consommations et le développement de solutions innovantes, quoique déjà en cours de déploiement, sur le smart charging. Cette solution permet d’utiliser les batteries des véhicules électriques stationnés et en charge comme relais de stockage/déstockage sur des durées très courtes, permettant ainsi de soulager le réseau et faciliter l’intégration des ENR.

 

Les webinaires de Pollutec : « Mobilité des personnes au sein des villes »

 

Lire aussi : Quelle mobilité bas-carbone en France ?

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