L’hydrogène vert représente l’avenir de la transition énergétique. Propre — à condition que l’électricité provienne d’une ressource renouvelable, cette énergie doit toutefois être mieux maîtrisée. Cela implique des efforts dans son mode de production, ses coûts de fabrication, son stockage et son déploiement.
La France, l’Europe et le monde entier se penchent sur le développement de cette énergie qui pourrait contribuer à réduire la concentration de CO2 dans l’atmosphère. Un objectif crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique. Découvrons les différents acteurs de l’hydrogène vert dans notre pays, de l’État aux grands groupes industriels, en passant par les jeunes entreprises ambitieuses.
L’État, un acteur majeur du développement de la filière hydrogène vert
L’État français a élevé le développement de l’hydrogène vert et zéro carbone au rang de priorité depuis 2017. Tout d’abord, la France s’est dotée d’un plan hydrogène en 2018, puis d’une stratégie nationale en 2020. Par ailleurs, des investissements massifs ont été annoncés par la Première ministre Élisabeth Borne dans le cadre de France 2030, afin de structurer la filiale. Au total, l’État souhaite soutenir la recherche et le développement de l’hydrogène vert à hauteur de neuf milliards d’euros. L’objectif est clair : devenir un des leaders mondiaux de l’hydrogène décarboné par électrolyse.
La stratégie hydrogène vert s’articule en trois branches.
- Installer suffisamment d’électrolyseurs d’eau pour contribuer à la décarbonation de l’économie. La France souhaite accueillir sur son territoire quatre grandes usines d’électrolyseur.
- Ouvrir les mobilités à l’hydrogène vert, en particulier pour les véhicules lourds.
- Développer une filière industrielle hydrogène vert solide, créatrice d’emplois et indépendante.
En septembre 2022, la Première ministre a annoncé que la France a déjà investi 2,1 milliards d’euros pour soutenir et accompagner la filière hydrogène. Ce montant vient compléter les 3,2 milliards d’euros d’investissement en provenance des acteurs privés.
Hydrogène décarboné: une solution prometteuse pour les collectivités
L’hydrogène décarboné se présente comme une solution prometteuse pour l’industrie mais aussi pour les collectivités. C’est tout l’objet des pages de ce livre blanc.
Filière de l’hydrogène vert : quels sont les acteurs du secteur public ?
Organismes publics d’incitation et de financement, organismes de recherche : ils soutiennent activement le développement de l’hydrogène zéro carbone.
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME)
L’ADEME est un partenaire historique de la filière hydrogène. Placée sous la tutelle du ministère de la Transition écologique, l’organisme :
- organise des appels à projet de recherche ;
- participe au financement du pôle recherche et innovation ;
- mène des réflexions sur le pilotage des politiques publiques, sur le rôle de l’hydrogène dans la transition écologique.
En 2018, l’ADEME pilote l’appel à projets « Écosystèmes territoriaux hydrogène » pour favoriser le déploiement de l’hydrogène vert dans l’industrie ou dans le domaine de la mobilité.
L’Agence nationale de la recherche (ANR)
L’agence nationale de la recherche (ANR) soutient la recherche publique en multipliant les appels à projets. Ces dix dernières années, l’établissement en a ainsi financé pour plus de 110 millions d’euros. D’ailleurs, l’ANR a participé aux deux premières initiatives officielles portant sur l’hydrogène en 2005 et 2008.
Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
Le CNRS collabore de concert avec les industriels et l’ensemble des acteurs nationaux et européens de la recherche, afin de structurer une filière hydrogène vert performante. Le centre mobilise son excellence scientifique dans divers domaines en lien avec le développement de cette énergie renouvelable. Le CNRS se concentre notamment sur :
- les différentes voies de stockage de l’hydrogène décarboné ;
- l’amélioration des techniques de production par électrolyse, pour augmenter l’efficacité et réduire le coût de fabrication énergique ;
- l’analyse des aspects socio-économiques, écologiques et urbanistiques relatifs au développement de l’hydrogène zéro carbone ;
- la conversion et les différents usages de l’hydrogène propre.
Pour mener à bien ces diverses missions, le CNRS a fondé en 2020 la Fédération de recherche hydrogène (FRH2). Le collectif rassemble plus de 300 chercheurs permanents en provenance de 29 laboratoires. Tous sont spécialisés dans le développement de l’hydrogène en tant que ressource énergétique propre.
Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives
Depuis les années 1980, le CEA mène de nombreux programmes de recherches sur les technologies de l’hydrogène. Plus précisément, les recherches du CEA se sont axées sur :
- le développement de la pile à combustible à membrane échangeuse de protons (PEMFC) ;
- l’électrolyse de l’eau à haute température.
En 2023, le CEA atteint la première place au classement mondial des instituts de recherche pour le nombre de brevets déposés sur l’hydrogène.
France Hydrogène, une association qui regroupe les acteurs de la filière hydrogène
France Hydrogène, anciennement nommée « Afhypac », est une association créée en 1998. Elle fédère l’ensemble des acteurs de l’hydrogène vert et des piles à combustible. Soutenue par l’ADEME, l’association compte plus de 450 membres : grands groupes industriels, petites et moyennes entreprises, start-up, laboratoires de recherche, pôles de compétitivité et collectivités territoriales. Toutes ses entités sont mobilisées pour le développement, la production et le déploiement de solutions à base d’hydrogène zéro carbone.
Les missions de France Hydrogène varient : promotion de la filière, dialogue avec les pouvoirs publics, propositions pour déployer les technologies hydrogène vert dans le pays. L’association accompagne les acteurs au plus près des territoires avec 12 délégations régionales.
Secteur privé : industriels et start-ups s’engagent dans le développement de l’hydrogène vert en France
La participation du pays dans la structuration et le développement de la filière hydrogène vert s’ajoute à un écosystème d’entreprises. Il se compose à la fois de grands groupes industriels historiques, mais aussi de jeunes entreprises innovantes.
Air Liquide et les grands groupes industriels
Leader mondial de la production et de la distribution de gaz industriels, Air Liquide entend investir 8 milliards d’euros dans l’hydrogène d’ici à 2035. Toutefois, ce montant concerne les investissements dans l’hydrogène vert, mais également le bleu. Cette dernière méthode implique un captage de l’hydrogène par vaporeformage, avec captation du dioxyde de carbone. Par ailleurs, l’entreprise souhaite construire un électrolyseur d’au moins 200 MW en Normandie.
Parmi les autres grands groupes industriels français qui sont acteurs dans la filière, citons l’énergéticien ENGIE, TotalEnergies, la SNCF, Michelin, VINCI Energies, Airbus, Suez, Véolia ou encore les assureurs AXA.
Les jeunes entreprises, acteurs phares de la transition énergétique à l’hydrogène vert
Plusieurs entreprises françaises se démarquent dans l’innovation, la recherche et le développement de cette solution écologique. De façon non exhaustive, citons la société Atawey, qui fabrique des bornes de recharges à hydrogène vert. Elle propose également des flottes de véhicules à hydrogène pour les entreprises et sociétés de transports.
De son côté, HySiLabs a créé une technologie pour stocker et transporter l’hydrogène en toute sécurité. Les entreprises Lhyfe, Hynamics (filiale du groupe EDF) et PowiDian consacrent leurs ressources sur la transformation des énergies renouvelables pour faciliter la production et le stockage de l’hydrogène vert.
La start-up Haffner, quant à elle, produit un hydrogène vert à partir de biomasse : bois, déchets agricoles, biomasses recyclées. Le processus repose sur l’économie circulaire et l’interdépendance des secteurs. Athena Recherche et Innovation mise sur l’intégration d’une bactérie pour produire de l’hydrogène à partir de déchets de l’industrie agroalimentaire. Enfin, NepTech, entreprise originaire d’Aix-en-Provence, conçoit des bateaux qui fonctionnent à l’hydrogène grâce à des batteries alimentées par des piles à combustible.
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