L’hydrogène vert est de plus en plus considéré comme un élément clé de la transition énergétique, notamment parce qu’il permettrait de diversifier les sources d’énergie renouvelable et de faciliter le déploiement de la mobilité écologique. C’est spécifiquement pour cette raison qu’en France, de nombreux projets territoriaux ont émergé pour favoriser le déploiement de cette filière. Ces derniers impliquent évidemment des acteurs locaux et industriels, de même que des partenaires publics. Citons par exemple le cas de la région Rhône-Alpes et en particulier de la métropole de Lyon qui se sont positionnées comme des leaders en la matière.
Pour vous permettre d’y voir plus clair, examinons le rôle des acteurs locaux et territoriaux dans le développement de projets liés à l’hydrogène vert. Abordons également les initiatives liées, qu’il s’agisse de projets pilotes, de projets de déploiement de stations-service ou d’autres projets concernant le stockage.
Les acteurs locaux et territoriaux impliqués dans la production d’hydrogène vert
Le développement de la filière hydrogène vert en France s’appuie sur la mobilisation de nombreux acteurs locaux et territoriaux, qui s’engagent déjà dans la transition énergétique et la promotion des énergies renouvelables. Ces derniers jouent d’ailleurs un rôle majeur pour la mise en place de projets innovants.
Les entreprises et les start-ups spécialisées
Plusieurs entreprises et start-ups françaises se distinguent dans le secteur de la production d’hydrogène vert. Parmi elles, on retrouve entre autres des sociétés comme McPhy ou Lhyfe, qui se sont toutes deux spécialisées dans le développement des technologies d’électrolyse. McPhy se distingue en plus par son expertise en matière de distribution et de stockage d’énergie en utilisant ce même hydrogène comme vecteur énergétique.
Hydrogène décarboné: une solution prometteuse pour les collectivités
L’hydrogène décarboné se présente comme une solution prometteuse pour l’industrie mais aussi pour les collectivités. C’est tout l’objet des pages de ce livre blanc.
Les partenariats publics-privés et les clusters régionaux
Il est important de savoir que les acteurs locaux et territoriaux collaborent souvent dans le cadre de partenariats publics-privés, ce qui a pour effet de favoriser la mise en réseau et la mutualisation des compétences. C’est notamment à cette occasion que se forment des clusters régionaux, à savoir des regroupements d’entreprises et d’autres structures autour d’un même projet. Par exemple, le cluster régional Hydrogène-Rhône-Alpes rassemble des sociétés privées, mais aussi des centres de recherche et des collectivités territoriales.
L’ADEME joue d’ailleurs un rôle essentiel par le biais de ses appels à projets régionaux et nationaux, puisqu’elle finance ces initiatives entre acteurs publics et privés. Ainsi, 14 lauréats ont été dévoilés en février 2023 pour l’appel à projet « Écosystèmes territoriaux hydrogène » que l’agence avait lancé en 2020. Au total, les projets retenus recevront une enveloppe budgétaire de 126 millions d’euros.
Les centres de recherche et les universités
La recherche et l’innovation sont évidemment des leviers importants pour le développement de la filière hydrogène vert. À ce titre, les centres de recherche et les universités, comme le CNRS (Centre national de la recherche scientifique), l’INES (Institut National de l’Énergie Solaire) ou l’Institut de la Mobilité Durable (une initiative de la métropole de Lyon), contribuent à l’avancée des connaissances en matière d’hydrogène, à commencer par les sujets du stockage et du transport.
Vous l’aurez compris, les acteurs locaux et territoriaux sont au cœur du développement en France. Ce sont leurs engagements et leurs capacités d’innovation qui favorisent la mise en place de projets ambitieux.
Les projets territoriaux d’hydrogène vert en cours
Sur le territoire français, on retrouve plusieurs projets territoriaux en cours sur le sujet de l’hydrogène vert. Comme nous l’avons vu précédemment, la région Rhône-Alpes et la métropole de Lyon font figure de leaders en la matière. Elles sont en effet engagées dans plusieurs projets qui visent à soutenir la transition énergétique par le développement de la filière. Faisons un état des lieux des initiatives en cours les plus importantes.
Les projets pilotes pour la production
Plusieurs projets pilotes tendent à développer la production d’hydrogène vert à partir d’électricité renouvelable. C’est par exemple le cas du projet « Jupiter 1000 » à Fos-sur-Mer, le premier démonstrateur Power-to-Gas en France, lancé en 2016 à l’initiative de 7 partenaires dont entre autres l’ADEME, la région PACA et l’Union européenne. Cette initiative a un but simple : transformer l’électricité renouvelable des éoliennes du grand port maritime de Marseille en hydrogène vert, puis en méthane de synthèse, tout en mettant en place une structure de capture de CO2 pour les fumées industrielles.
De son côté, Lyon n’est pas en reste, notamment avec sa vallée de la chimie, où de nombreux projets sont d’ores et déjà développés. Par exemple, l’initiative Symbio ambitionne la construction d’une usine et d’un centre de R&D pour la fabrication de piles à combustible hydrogène. Au même emplacement, un projet d’unité d’électrolyseur, soutenu par CNR et Engie, doit voir le jour à l’horizon 2024 et viser la fabrication d’hydrogène vert à partir de l’énergie renouvelable produite par le barrage hydroélectrique de Pierre-Bénite.
Les projets de déploiement de stations-service et de bus à pile à combustible
La mobilité hydrogène est un enjeu crucial dans les nombreux projets territoriaux. Ainsi, plusieurs métropoles, dont celle de Lyon, tiennent à déployer des stations-service à hydrogène pour alimenter les véhicules à piles à combustible. C’est en ce sens que le projet « Zero Émission Valley », en Auvergne-Rhône-Alpes, prévoit l’implantation de 20 stations d’hydrogène vert et le déploiement de plus de 1 200 véhicules compatibles d’ici à 2023.
À noter que Lyon a aussi pour projet de l’intégrer aux bus de sa flotte de transports en commun par le biais de piles à combustible.
Les projets de stockage d’énergie renouvelable
Grâce à l’hydrogène vert, le stockage de l’énergie renouvelable est devenu un enjeu clé de la transition énergétique. Il faut dire que de nombreuses solutions prometteuses s’annoncent, comme le projet « GRHYD » à Dunkerque, qui étudie la possibilité de l’injecter dans le réseau de gaz naturel afin de stocker l’énergie renouvelable et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
On recense également d’autres initiatives, à l’image du projet « HyPSTER », en région Occitanie, qui veut exploiter son potentiel de stockage pour pallier l’intermittence des énergies renouvelables.
Les projets pour l’usage industriel
Au-delà des applications pour la mobilité et le stockage d’énergie renouvelable, il existe aussi plusieurs projets territoriaux dédiés aux usages industriels de cette nouvelle forme d’énergie. C’est notamment le cas du projet « H2V Normandy », qui planifie de développer une usine de production dans la région Normandie, afin d’en fournir aux industries chimiques et sidérurgiques. Même chose avec le projet « HyGreen Provence », qui prévoit entre autres la production de ce gaz pour alimenter des industries locales comme la raffinerie de La Mède.
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