Le programme French Tech 2030 vise à accompagner les acteurs émergents en innovation de rupture dans des objectifs économiques et des technologies prioritaires pour la souveraineté française. Dans ce cadre, pas moins de 125 startups ont été sélectionnées en juin. Huit d’entre elles sont adhérentes des pôles Mer.

 

Un programme en lien avec France 2030

Les 125 lauréats de French Tech 2030 s’inscrivent dans le cadre des priorités et orientations de France 2030 parmi lesquelles tendre vers les nouvelles frontières marines, spatiales et quantiques, mieux produire en décarbonant la société et encourager la troisième révolution agricole qui impactera l’alimentation. 52 % d’entre eux sont engagés dans la transition écologique. Tous bénéficieront d’un accompagnement sur mesure financier, industriel, administratif et international pendant au moins un an.

 

Les lauréats issus des Pôles Mer

Ces huit lauréats sont membres du Pôle Mer Bretagne Atlantique, du Pôle Mer Méditerranée ou des deux. Ils relèvent de domaines d’activités différents, de l’alimentation à la surveillance maritime en passant par la décarbonation des navires et la production d’énergie renouvelable ou d’hydrogène.

Alimentation

La société Algama est spécialisée depuis 2013 dans la création d’ingrédients alimentaires à base de micro-algues via des procédés spécifiques de séparation et de formulation. Elle propose, entre autres, une gamme de produits qui remplacent les œufs dans de nombreuses applications (boulangerie-pâtisserie et viennoiserie), gamme qui lui a valu d’être retenue lors de la 7e vague du concours d’innovation i-Nov, dans la catégorie ‘Protéines & ferments du futur’. L’entreprise titulaire de 25 brevets dans 31 pays a bouclé un tour de table de 13 M€ fin 2022. Ce qui lui permet de passer à une échelle industrielle plus importante avec, notamment, l’implantation d’une première usine sur un site de 10 000 m² à Liège, en Belgique.

Décarbonation des navires

La société Ayro travaille depuis 2018 à la décarbonation du transport maritime en développant un procédé de propulsion hybride éolienne. Basé sur une technologie d’aile rigide brevetée, l’Oceanwings permet de réduire jusqu’à 45 % la consommation de carburant des navires et donc leurs émissions de gaz à effet de serre. Ayro est impliquée dans le projet européen Whisper mené par quatorze entreprises en vue d’associer alimentation hybride éolien-solaire et aile rigide inclinable pour couvrir à la fois la propulsion et la production d’énergie à bord. Dans ce cadre, l’entreprise va étendre le champ d’application de ses ailes inclinables : jusque-là adaptées à la propulsion d’un roulier et d’un catamaran, celles-ci seront ici appliquées à un vraquier.

 

L’entreprise Eolink développe depuis 2016 un concept spécifique d’éolienne flottante équipée d’une tour pyramidale, ce qui lui confère une puissance unitaire plus élevée que les solutions déjà existantes. Le système se base sur la rotation de l’ensemble de la structure autour d’un point fixe. Eolink va installer son éolienne flottante pré-commerciale en 2024 sur le site d’essais SEM-REV avec le soutien de l’Ademe (14,9 M€, via France 2030). Elle devrait également en installer une en mer Noire, au large des côtes bulgares, dans le cadre du projet Black Sea Floating Offshore Wind (BLOW) soutenu par l’UE, démarré cette année et devant s’achever fin 2027.

La jeune société FinX (2019) développe une technologie de propulsion nautique biomimétique et électrique. Ce système de motorisation s’inspire de l’ondulation de la nageoire caudale des dauphins pour propulser les bateaux avec une membrane ondulante en élastomère en remplacement de l’hélice. L’objectif de FinX à terme est de développer une large gamme de propulseurs adaptée à toutes les puissances de la plaisance mais aussi de nombreuses applications nautiques et maritimes. Après le Fin5, son premier bateau (5 CV, 2 KW), FinX développe le Fin150 (150 CV, 120 KW) qui a été sélectionné par France Mobilités pour Paris 2024.

Production d’hydrogène

Spécialiste de l’hydrogène liquide depuis 2013, Absolut Hydrogen développe de nouvelles technologies pour concevoir un écosystème autour de l’hydrogène via la conception d’infrastructures hydrogène liquide, de systèmes de liquéfaction H2 onshore et offshore offrant un stockage à plus haute densité et des solutions de stockage hydrogène liquide pour la mobilité. Elle est notamment impliquée dans le projet Liqhyd destiné à étudier l’intégration d’un prototype de liquéfacteur d’hydrogène à bord du navire éolien « Farwinder » qui capte l’énergie du vent en haute mer puis transforme le courant-vitesse en électricité qui est ensuite transformée en hydrogène.

Surveillance maritime

La société XSun conçoit et fabrique depuis 2016 le SolarXOne, un drone solaire à doubles ailes portantes, capable de voler 12 heures sur 600 km. Ce drone au design inspiré de la libellule offre de bonnes performances aérodynamiques, est silencieux et capte une grande quantité d’énergie via la large surface de ses cellules photovoltaïques. Par sa capacité de vol de 600 km, il peut notamment être utilisé pour cartographier et topographier de grands espaces aussi bien terrestres que maritimes ou effectuer des missions de surveillance et d’inspection. Après une levée de fonds de 5,3 M€ réalisée fin 2022 auprès de plusieurs acteurs dont l’EIC Fund, XSun passe au développement commercial et à l’industrialisation de son drone solaire.

Créée en 2015, Unseenlabs est spécialisée dans les solutions spatiales de surveillance maritime. Depuis 2019, elle déploie une large constellation de satellites dédiés à la détection des signaux radiofréquence. Son 9e satellite, lancé mi-avril dernier à bord du Falcon-9 de SpaceX, est entièrement consacré à la détection et la géolocalisation des navires. Les données collectées permettent aux acteurs du domaine maritime de lutter contre la pêche illégale, les dégazages sauvages ou les trafics illicites en pleine mer. L’entreprise souhaite lancer jusqu’à 25 satellites, ce qui lui permettrait d’atteindre un temps de revisite de l’ordre de la demi-heure, contre deux par jour actuellement.

 

Autre application spécifique

Cailabs est une deeptech spécialisée dans les produits photoniques innovants pour les transmissions en espace libre, les lasers industriels, les réseaux locaux et les télécommunications. Elle développe des applications dans les communications optiques marines, les réseaux informatiques à bord des bateaux et des sous-marins (augmentation de débit notamment) mais aussi dans le soudage laser des coques où elle permet une amélioration des rendements malgré l’épaisseur des tôles.

 

Les deux pôles Mer labellisés pour la phase V


Pour mémoire, le gouvernement a labellisé fin mars les deux pôles Mer à vocation mondiale (Pôle Mer Bretagne Atlantique et Pôle Mer Méditerranée*) pour la période 2023-2026. Ecosystèmes plus forts et mieux interconnectés, action renforcée au niveau européen et soutien des PME et startups dans leur transformation et leur développement en cohérence avec France 2030 figurent parmi les principaux axes retenus pour cette phase V.

 

 

À lire  : L’innovation maritime dans une dynamique positive 

 

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