Depuis le 7 juillet, le gouvernement français compte un ministère de la Mer confié à Annick Girardin(1). Les attributions de ce nouveau ministère ont été précisées dans un décret paru au Journal Officiel du 17 juillet.

La ministre de la Mer élabore et met en œuvre la politique du gouvernement dans le domaine de la mer sous ses divers aspects nationaux et internationaux, notamment en matière d’économie maritime, de rayonnement et d’influence maritimes. Elle exerce les attributions relatives à la navigation, à la sécurité, à la formation, aux gens de mer, à la plaisance et aux activités nautiques. Elle est responsable de la planification de l’espace en mer. Elle définit et met en œuvre une stratégie géographique d’influence de la France sur les océans.

 

Un ministère particulièrement transversal

La ministre de la Mer est responsable de la politique des ressources minérales et des substances de mines en mer pour laquelle elle est compétente conjointement avec le ministre de l’Economie, des finances et de la relance ainsi que, le cas échéant, la ministre de la Transition écologique. Elle définit et met en œuvre, en lien avec le ministre de l’Agriculture et de l’alimentation, la politique en matière de pêches maritimes, notamment en ce qui concerne la réglementation et le contrôle de ces activités ainsi que le financement des entreprises de la pêche.

 

Quelles attributions en lien avec le ministère de la Transition écologique ?

La ministre de la Mer définit et met en œuvre, avec la ministre de la Transition écologique, la politique relative à la gestion durable des enjeux maritimes, à la protection de l’environnement et des milieux marins, à la gestion intégrée des zones côtières et au domaine public maritime. Elle exerce, avec la ministre de la Transition écologique également en charge des transports, les attributions relatives aux ports, aux transports maritimes, à la marine marchande et à la réglementation sociale dans le domaine maritime.

 

Autres politiques interministérielles

Avec le ministre de l’Agriculture et de l’alimentation, la ministre de la Mer définit et met en œuvre la politique dans le domaine de l’aquaculture et des produits de la mer. Avec le ministre de l’Economie, des finances et de la relance, elle définit et met en œuvre les politiques économiques maritimes (construction et réparation navales, industries nautiques) et les politiques d’innovation dans ces domaines. Elle est impliquée, avec le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, dans les projets d’actes internationaux et européens ayant une incidence sur la politique maritime, le cas échéant en lien avec la ministre de la Transition écologique. Avec le ministre de l’Education nationale, de la jeunesse et des sports et la ministre de la Transition écologique, elle définit la politique de développement des sports maritimes. Et avec la ministre de la Transition écologique, elle définit la politique en matière d’attractivité des métiers dans le domaine maritime.

Plus généralement, la ministre de la Mer est associée à la conduite de l’action de l’Etat en mer et à différentes politiques – protection du littoral et énergies renouvelables en mer ; alimentation (cf. produits de la mer et aquaculture) ; contrôle de la qualité et de la sécurité sanitaire des produits de la mer et de l’aquaculture ; tourisme sur le littoral et en mer – et à l’élaboration de la législation fiscale concernant les activités en mer et sur le littoral.

Elle participe à l’élaboration des programmes de recherche, d’enseignement et d’encouragement de l’innovation concernant ses attributions. Elle veille, avec la ministre de la Transition écologique, à assurer la cohérence des politiques et des actions menées à la fois en matière d’équipement logistique et de desserte des ports maritimes et en matière de transport maritime.

Enfin, la ministre de la Mer peut présider le comité interministériel de la mer, par délégation du Premier ministre.

 

Un ministère : trois axes majeurs

Pour mener à bien toutes ces missions qu’elle a regroupées en trois axes majeurs (Mer & littoral ; Plaisance & loisirs nautiques ; Aires marines protégées), Annick Girardin s’est entourée de Xavier Ducept, directeur de cabinet, Fabrice Thibier, conseiller spécial, chef de cabinet, Nicolas Sire, conseiller chargé de la presse et de la communication et Alizée Bombardier, conseillère parlementaire.

Plusieurs acteurs du domaine ont salué la création de ce ministère. A titre d’exemple, Frédéric Moncany de Saint-Aignan, président du Cluster Maritime Français (CMF), y voit une « nouvelle espérance pour que la France ait une économie maritime à la hauteur de son potentiel mondial et de ses acteurs économiques » et  Jean-François Rapin, président de l’Association nationale des élus du littoral (Anel) se réjouit de cette création « pour dynamiser la relance économique des territoires littoraux et les enjeux maritimes qu’ils portent ».

 

Quelques chiffres


Selon le CMF, l’économie maritime française représentait 90,6 milliards d’euros en valeur de production et 354 000 emplois directs en 2019. Selon l’OCDE, le maritime pèse 1500 milliards de dollars US dans l’économie mondiale et devrait peser quelque 3 000 milliards en 2030.

 

1) Originaire de Saint-Malo, Annick Girardin a été députée de Saint-Pierre et Miquelon de 2007 à 2014. A l’Assemblée nationale, elle était membre de plusieurs groupes d’études dont « Mer, pêche et souveraineté maritime ». Elle a ensuite été secrétaire d’Etat au Développement et à la francophonie auprès du ministre des Affaires étrangères (2014-2016) puis ministre de la Fonction publique (2016-2017) et ministre des Outre-mer (2017-2020).

 

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