Si nous sommes de plus en plus nombreux sur la planète bleue, nous construisons aussi toujours plus. Malheureusement, l’artificialisation et l’imperméabilisation des sols peuvent avoir de lourdes conséquences sur la biodiversité, les écosystèmes aquatiques, la gestion des eaux de pluie ou encore la qualité de vie et la santé des citadins.

La lutte contre l’imperméabilisation des sols, à travers la désimperméabilisation et la renaturation, est donc essentielle pour renforcer la résilience des habitants face au changement climatique – face aux risques de sècheresse et d’inondations, par exemple – et préserver nos espèces végétales et animales.

Pour cette raison, de nombreuses aides et subventions sont accordées aux collectivités territoriales, propriétaires fonciers et autres acteurs économiques dont les projets d’aménagement répondent aux enjeux de la gestion durable des eaux de pluie.

Des programmes de financement pour la désimperméabilisation des sols

De nombreuses aides et subventions peuvent être accordées aux projets intégrant des actions de restauration du grand cycle de l’eau et d’adaptation au changement climatique (toiture végétale, parking perméable, îlots de fraîcheur, désartificialisation et désimperméabilisation des sols, etc.). Des appels à projets sont par ailleurs régulièrement lancés.

Ces aides sont essentiellement obtenues auprès des agences de l’eau, des collectivités territoriales, des directions régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) ou encore de l’Office français de la biodiversité.

Notons que le dispositif Aide-territoires permet aux collectivités de connaître l’ensemble des soutiens financiers dont elles peuvent bénéficier et que les sites du CEREMA, de l’ADEME ou d’ADOPTA fournissent de informations utiles.

Les aides des agences de l’eau

Les programmes « Eau et Climat » des agences de l’eau apportent des aides financières sous forme de subventions aux projets d’aménagement répondant aux enjeux de la gestion durable des eaux de pluie. Sont concernées les actions de désimperméabilisation, de végétalisation ou d’infiltration des pluies courantes et fortes, en pleine terre, par exemple. Ces aides peuvent couvrir jusqu’à 80 % du montant des travaux.

Les Agences de l’Eau lancent également de manière régulière des appels à projets destinés à encourager ce type d’initiatives. Par exemple :

  • Certaines collectivités ont bénéficié de subventions pour leurs projets de désimperméabilisation des sols par déconnexion des eaux de pluie.
  • Les projets de gestion à la source des eaux de pluie privilégiant les solutions fondées sur la nature ont également permis à nombres d’industries et entreprises de profiter de ces aides des agences de l’eau.

Les aides des collectivités territoriales

Les collectivités territoriales disposent de fonds d’aides spécifiques pour atteindre les objectifs de développement durable qu’elles fixent dans leurs programmes. On peut noter le Fonds européen de développement régional (FEDER), pris en charge par les DREAL et le Fonds vert dont la gestion revient aux départements et aux régions.

Communes, départements et régions proposent ainsi de financer de nombreux projets sur des thématiques spécifiques, dont voici des exemples :

  • Essentiellement destiné aux collectivités, l’appel à projets « 100 îlots de fraîcheur » lancé par la Région Île-de-France octroie des subventions atteignant jusqu’à 60 % des dépenses (étude et travaux d’aménagement) pour les projets situés en zones à effet d’îlot de chaleur urbain. Ces subventions concernent les projets de création d’îlots de fraîcheur au sein des espaces publics urbains, des cours d’établissement d’enseignement et des établissements recevant du public et doivent mettre en œuvre la désimperméabilisation des sols, la végétalisation et la gestion alternative des eaux de pluie, entre autres.
  • Le département Loire-Atlantique finance quant à lui jusqu’à 70 % du coût des actions de désartificialisation et de renaturation des sols imperméabilisés (parkings végétalisés, pistes cyclables vertes, sols engazonnés en milieu urbain, etc.) avec un plafond de 200 000 € annuel par bénéficiaire.

Bon à savoir

Dans le cadre de la planification écologique « France Nation Verte », le Fonds vert permet aux collectivités et à leurs partenaires publics et privés de financer des projets liés à la renaturation des villes notamment (végétalisation, régulation hydraulique, aménagement de parcs et jardins, etc.). Les subventions accordées sont destinées à financer les parties « diagnostic territorial », « étude » et « investissement » des projets. En 2023, le Fonds vert a financé des projets de renaturation sur plus de 200 hectares et concernaient plus de 1,95 million d’habitants.

Les aides de l’Office français de la biodiversité

Chaque année, l’OFB lance des appels à projets relatifs à la préservation de la biodiversité. Les projets de désimperméabilisation et de renaturation, portés par les collectivités ou les établissements publics sont donc bienvenus.

Comment bénéficier de ces aides ?

Pour bénéficier de ces subventions, les porteurs de projet doivent présenter des actions liées à la thématique relevant de ces aides (renaturation des sols et espaces urbains, végétalisation des bâtiments et équipements, prévention contre les inondations, etc.). La taille et l’impact environnemental du projet ou encore sa localisation sont également des critères d’éligibilité. Il convient donc de se renseigner auprès de l’autorité compétente.

Généralement, les dossiers doivent comporter un descriptif global du projet (objectifs, localisations, plans, etc.), le détail des opérations et un échéancier de réalisation, les modalités de suivi et d’évaluation, le coût prévisionnel, un plan de financement, la délibération ou la décision du maître d’ouvrage sollicitant la subvention, éventuellement l’accord de la collectivité compétente en matière d’urbanisme (dans le cas de projets privés) et un tableau des subventions et aides déjà attribuées.

Selon le type d’aide demandée, c’est le maître d’ouvrage qui adressera la demande de subvention par courrier à la délégation territoriale concernée ou sur la plateforme unique Démarches simplifiées.

Pourquoi désimperméabiliser les sols urbains ?

Rappelons que le sol joue un rôle essentiel dans la gestion de l’eau, le stockage du carbone ou l’accueil de la biodiversité (espèces animales et végétales). Pourtant, chaque année, ce sont près de 24 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers qui disparaissent au profit de sols imperméables.

L’activité humaine nécessite en effet bon nombre de constructions (routes, parkings, bâtiments, etc.) dont les matériaux (béton, asphalte, etc.) ne permettent pas aux eaux de pluie de s’infiltrer dans le sol.

Celui-ci ne joue donc plus son rôle de filtre ni de gestion des eaux de pluie. Les conséquences peuvent être désastreuses pour l’environnement, la sécurité et la santé des populations, voire l’économie du territoire. On note essentiellement :

  • La pollution des milieux aquatiqueset l’eutrophisation : avant de rejoindre les milieux aquatiques, les eaux de pluie ruissellent et lessivent les surfaces imperméables, entraînant avec elles de nombreux polluants qui terminent leur course dans les cours d’eau, les mers et océans. Cette situation peut encore être aggravée par la surcharge des réseaux d’assainissement et le débordement des eaux polluées.

À terme, la pollution accumulée dans les milieux aquatiques peut engendrer leur eutrophisation (déséquilibre de l’écosystème, voire « asphyxie ») et amener de nombreuses espèces animales et végétales à disparaître ou rendre l’eau potable impropre à la consommation.

  • Les risques d’inondations: plutôt que de permettre aux eaux de pluie de pénétrer dans les sols et d’alimenter les nappes phréatiques et la végétation environnante, l’artificialisation contribue à leur ruissellement et peut provoquer d’importantes inondations.
  • La création d’îlots de chaleur urbains: le phénomène d’îlots de chaleur s’explique en partie par la trop grande présence de matériaux comme le béton et l’asphalte qui emmagasinent la chaleur et la rediffusent dans l’air. Mais il est surtout dû à l’absence de végétaux qui fournissent de l’ombrage et à la présence de sols imperméables qui limite l’évapotranspiration et ne permet pas de rafraîchir l’air ambiant.

Désimperméabiliser les surfaces urbaines permet donc aux sols (pleine terre) de jouer à nouveau leur rôle de gestion des eaux et ainsi d’éviter les risques d’inondations et de sècheresse. C’est également un moyen de combattre le phénomène d’îlot de chaleur très présent dans les villes et d’améliorer la qualité de vie des habitants. C’est enfin, une manière de redonner sa place à la nature et de préserver notre indispensable biodiversité.

Cette courte vidéo, réalisée par le site d’information dédié à l’eau et aux acteurs de l’eau en France et à l’international, Sauvons l’eau, explique la nécessité de désimperméabiliser les sols pour le bien de tous.

Des aides et subventions pour des villes perméables

La ville perméable pourrait être le remède, ou l’un des remèdes, aux maux des citadins et de leur environnement naturel. En laissant les sols filtrer les eaux de pluie, la vertueuse désimperméabilisation des surfaces urbaines permettrait en effet de lutter contre les îlots de chaleur, les risques de sècheresse, d’inondations ou de contamination de l’eau potable et la perte de biodiversité.

Les porteurs de projets durables liés à la désimperméabilisation et à la renaturation des villes bénéficient d’importantes aides et subventions accordées par les agences de l’eau, les collectivités territoriales ou encore l’Office français de la biodiversité. Une occasion pour les collectivités, entreprises et autres acteurs économiques de prendre pleinement part à la transition écologique.

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