La décarbonation du secteur des transports est devenue la priorité des autorités publiques et des collectivités, au vu de l’urgence climatique en partie liée aux émissions de CO2 trop élevées. Cela implique le développement d’énergies renouvelables alternatives aux énergies fossiles polluantes couramment utilisées pour les carburants. C’est notamment l’hydrogène vert qui fait l’objet de mesures particulières en faveur de la transition énergétique de tous les secteurs.
La mise en application de l’hydrogène vert a dès lors pu voir le jour sur certains territoires français. C’est notamment le projet H2Ouest, ayant obtenu le soutien de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), qui a permis le déploiement d’une filière hydrogène vert dans les Pays de Loire à partir de 2021. Découvrez les tenants et aboutissants de ce projet de mobilité décarbonée dans le Grand-Ouest.
H2Ouest : un projet soutenu financièrement par l’ADEME
Le développement de l’hydrogène vert est porté par une stratégie nationale initiée par le ministère de la Transition Écologique et le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance. Ce sont ensuite les acteurs majeurs du secteur énergétique comme l’ADEME qui agissent pour la mise en œuvre de ce plan. Le déploiement d’écosystèmes hydrogène vert fait alors l’objet d’un accompagnement financier par l’ADEME dans le cadre d’un appel à projets. L’objectif est de massifier la production d’hydrogène bas carbone pour une utilisation dans les domaines de la mobilité et de l’industrie.
Hydrogène décarboné: une solution prometteuse pour les collectivités
L’hydrogène décarboné se présente comme une solution prometteuse pour l’industrie mais aussi pour les collectivités. C’est tout l’objet des pages de ce livre blanc.
Les collectivités, entreprises et autres acteurs économiques qui souhaitent obtenir une aide financière de la part de l’ADEME doivent soumettre un projet lié à l’un des quatre domaines d’intervention mentionnés par l’agence. Il peut s’agir d’un projet dont l’objectif est :
- la réduction des consommations d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre comme le CO2 ;
- le développement des énergies renouvelables comme l’hydrogène vert et de l’économie circulaire ;
- la reconversion des friches et sites pollués ;
- l’amélioration de la qualité de l’air.
Le projet H2Ouest fait partie des projets sélectionnés par l’ADEME dans le cadre de l’un de ses deux appels à projets H2 – mobilité. Mis à part H2Ouest, l’agence a notamment choisi de soutenir des écosystèmes hydrogène comme VHyGo (Morbihan), HyGo (Vannes), HyAMMED (Aix-Marseille), LH2 (Le Havre), ZEV (Auvergne-Rhône-Alpes) ou encore SHYMED (Dunkerque).
Les acteurs du projet H2Ouest ont alors bénéficié d’une partie de la subvention mise à disposition par l’ADEME, pour développer un mix énergétique vert et local dans la région Pays de Loire.
Les acteurs du projet H2Ouest
Le projet H2Ouest a été présenté par le fournisseur d’hydrogène Lhyfe, en partenariat avec 5 autres acteurs ligériens. Chaque acteur a un rôle dans la chaîne de valeur de l’hydrogène vert (production, stockage, distribution, exploitation).
Les acteurs du projet H2Ouest sont donc :
- Lhyfe, une entreprise nantaise spécialisée dans la production d’hydrogène 100 % vert et renouvelable ;
- le Syndicat Départemental d’Énergie et d’équipement de Vendée (SyDEV), agissant pour la distribution des énergies dans les communes et intercommunalités de Vendée ;
- Vendée Énergie, une Société d’Économie Mixte (SEM) créée par le SyDEV et spécialisée dans la production et la distribution d’énergies renouvelables à l’échelle locale ;
- Vendée Hydrogène, une filiale de Vendée Énergie qui agît notamment comme coordonnatrice du projet H2Ouest auprès de l’ADEME ;
- la Métropole du Mans, ayant déjà commencé à investir dans les technologies hydrogène ;
- l’Automobile Club de l’Ouest (ACO), le fameux club automobile à l’origine d’événements sportifs comme les 24 Heures du Mans, qui souhaite intégrer l’hydrogène aux sports mécaniques comme à la mobilité plus classique.
Les grands axes du projet H2Ouest
Le projet partenarial régional H2Ouest vise le déploiement massif de l’utilisation d’hydrogène vert sur le territoire des Pays de Loire, notamment appliquée à la mobilité. Il s’agit finalement d’un objectif de création d’un écosystème hydrogène vert, basé sur plusieurs fondamentaux, qui a su convaincre l’ADEME.
H2Ouest est un projet axé autour :
- de l’hydrogène vert et durable : contrairement à l’hydrogène carboné, l’hydrogène vert est produit 100 % à partir d’énergies renouvelables (électricité propre issue de systèmes éoliens ou photovoltaïques et eau) et d’un système d’électrolyse de l’eau ;
- d’un système économique viable : la production de l’hydrogène vert permet de soutenir l’économie locale, ayant lieu dans un rayon de 200 km au maximum des points d’approvisionnement des bateaux et avions ;
- d’un modèle innovant et transposable, caractérisé par des circuits courts, une production régionale ou encore une connexion directe entre l’électrolyseur et le système de production d’électricité renouvelable.
Le projet H2Ouest en pratique
L’entreprise nantaise Lhyfe a inauguré son site de production d’hydrogène vert basé en Vendée, à Bouin. L’usine produit de l’hydrogène vert à partir de l’électrolyse de l’eau de mer et fonctionne grâce à l’électricité fournie par le parc éolien de Vendée Énergie, situé à quelques centaines de mètres de l’usine. Il s’agit du seul électrolyseur de taille industrielle directement connecté à une source d’énergie renouvelable.
Le site de production de Bouin permet ensuite d’alimenter plusieurs stations de la région Pays de Loire dans un rayon de 150 à 200 km, notamment situées dans les villes de La Roche-sur-Yon, Challans et Saint-Gilles-Croix-de-Vie. L’ACO a également installé une station à proximité de son circuit de course au Mans, qui peut naturellement être alimentée en hydrogène décarboné par le site de Bouin.
Toutes ces stations permettent ensuite de ravitailler différents moyens de transport : des bus (réseau Manseau), des bennes à ordures ménagères, des véhicules de flotte, des véhicules particuliers ou encore des poids lourds. C’est dans le cadre de ce projet qu’a d’ailleurs vu le jour le premier camion 44 tonnes « rétrofité » en France, c’est-à-dire un camion dont le moteur thermique a été remplacé par un moteur électrique accompagné d’une pile à combustible.
Le système de pile à combustible qui convertit l’hydrogène vert en électricité est très efficace pour la propulsion des véhicules électriques. Il offre une bonne autonomie grâce à sa grande capacité de stockage d’énergie, ainsi qu’une forte puissance motrice, notamment utile pour faire avancer les véhicules lourds comme les bus ou les camions.
Cet écosystème hydrogène vert est en tout cas très prometteur pour l’avenir du secteur des transports et son rôle dans la transition énergétique. Le modèle proposé par le projet H2Ouest est réplicable sur tous les territoires français et garantit le soutien d’une économie circulaire.
Nous vous recommandons ces autres pages :