Difficile de voyager aujourd’hui tout en respectant l’environnement et ses valeurs écologiques ? Pas tout à fait. De nombreuses alternatives écologiques existent aujourd’hui pour voyager de façon plus responsable. La tendance porte même un nom : le slow tourisme.
L’utilisation de l’hydrogène vert figure notamment parmi les solutions écologiques d’avenir dans le secteur du tourisme. Si les applications de l’hydrogène vert concernent en premier lieu l’industrie ainsi que les transports, le tourisme peut lui aussi bénéficier du développement de l’hydrogène vert en tant qu’énergie propre.
Alors que le secteur est régulièrement pointé du doigt concernant son impact environnemental, voici pourquoi l’hydrogène vert pourrait devenir une solution d’avenir pour le tourisme.
Qu’est-ce que l’hydrogène vert ?
Avant de voir les applications de l’hydrogène vert dans le secteur du tourisme, il convient tout d’abord de connaître un peu mieux ce gaz propre qui apparaît comme une alternative énergétique très bénéfique.
L’hydrogène vert est produit à partir de molécules d’eau. Via un procédé appelé électrolyse, il est en effet possible de séparer les molécules d’eau (hydrogène et oxygène) afin de créer un gaz : l’hydrogène. L’électrolyse est un procédé utilisant de l’électricité produite par des énergies renouvelables telles que l’énergie éolienne, l’énergie solaire ou bien encore l’énergie hydraulique.
Il est important de différencier l’hydrogène vert des autres types d’hydrogène (hydrogène bleu et hydrogène gris). Ces derniers sont en effet produits à partir d’énergies fossiles et ne sont donc pas décarbonés.
Hydrogène décarboné: une solution prometteuse pour les collectivités
L’hydrogène décarboné se présente comme une solution prometteuse pour l’industrie mais aussi pour les collectivités. C’est tout l’objet des pages de ce livre blanc.
Pour produire de l’hydrogène décarboné, plusieurs processus d’électrolyse peuvent être utilisés tels que :
- l’électrolyse alcaline (AEL) ;
- l’électrolyse à membrane échangeuse de protons (PEM) ;
- l’électrolyse à oxyde solide (SOEC).
Dans tous les cas, l’hydrogène vert est produit par un processus qui n’émet pas de gaz à effet de serre et qui permet ainsi de proposer une énergie propre et écologique.
L’hydrogène vert appliqué au tourisme pour voyager sans polluer
La pollution engendrée par le secteur touristique est de plus en plus critiquée ces dernières années concernant la prise de conscience écologique des consommateurs. Ces derniers recherchent ainsi des solutions plus durables pour voyager tout en limitant leur impact sur l’environnement.
Exit les longs courriers qui émettent trop de CO2, les croisières ou toutes autres pratiques liés au sur-tourisme : il convient aujourd’hui de voyager de façon plus responsable. L’hydrogène vert appliqué au tourisme peut alors permettre d’apporter des solutions en ce sens.
L’hydrogène vert pour se déplacer plus écologiquement à vélo ou en voiture
L’hydrogène vert peut notamment être utilisé comme pile à combustible (PAC) produisant de l’électricité afin d’alimenter des vélos électriques ou bien encore des voitures électriques. Comparées à une batterie au lithium, les piles à combustible peuvent stocker deux fois plus d’énergie et offrir ainsi une plus grande autonomie.
Le vélo à assistance électrique (VAE) s’est particulièrement démocratisé ces dernières années pour se déplacer en ville et même en campagne. Le cyclotourisme est d’ailleurs particulièrement apprécié par les voyageurs souhaitant se balader pour découvrir les paysages de leur destination autrement. Toutefois, les vélos électriques nécessitent de l’électricité pour bénéficier d’une assistance au pédalage et cette électricité n’est pas produite de façon écologique tout comme les batteries au lithium permettant d’alimenter le moteur électrique du VAE.
L’entreprise Pragma Industries propose cependant une alternative grâce à l’hydrogène vert. Le H2 AlphaBike est en effet un vélo à assistance électrique alimenté par une pile à combustible. Malheureusement, son coût reste encore particulièrement élevé.
Du côté du secteur de l’automobile, les premiers véhicules à hydrogène sont également proposés aux consommateurs depuis quelques années. Ainsi, il est possible de se déplacer et de voyager avec un véhicule encore plus propre qu’une voiture électrique classique. Depuis 2015, l’entreprise Hype propose par exemple à Paris la première flotte de taxis à hydrogène. La même année, le constructeur automobile Toyota proposait sa première voiture à hydrogène et d’autres constructeurs comme BMW ou Hyundai suivent cet exemple.
L’hydrogène vert pour des transports en commun plus propres
Du côté des transports en commun aussi, l’hydrogène vert se développe et fait son apparition pour proposer des solutions de mobilité et de tourisme plus responsable.
En France, c’est la PME Safra qui a livré en 2019 son premier bus à hydrogène pour l’agglomération d’Artois-Gohelle dans le Pas-de-Calais. Outre les bus, le secteur ferroviaire accueille par ailleurs ses premiers trains à hydrogène vert pour remplacer les trains circulant au diesel. Le groupe français Alstom a en effet livré en 2018 le premier train à hydrogène au monde dans le nord de l’Allemagne, tandis qu’au Royaume-Uni, le projet HydroFLEX a permis de faire rouler un ancien train électrique Thameslink grâce à l’hydrogène renouvelable.
L’hydrogène intéresse également au secteur maritime qui subit une forte pression face aux enjeux de la décarbonation. Ainsi l’hydrogène vert s’invite de plus en plus dans les projets du port de Marseille et plus particulièrement pour les bateaux de croisières à quai. Les travaux se concentrent sur des groupes électrogènes à hydrogène qui pourraient alimenter les bateaux à quai et éviter de faire tourner les moteurs lorsque les bateaux sont à l’arrêt. Enfin, la start-up américaine Golden Gate Zero Emission planche quant à elle sur un projet de flotte de ferries alimentés en hydrogène vert.
L’hydrogène vert pour voyager en avion tout en préservant la planète
Le secteur aérien ne fait pas exception à l’engouement autour de l’hydrogène vert et pour cause : il est particulièrement critiqué pour son impact sur l’environnement.
Pour l’instant, les projets aériens autour de l’hydrogène renouvelable se concentrent sur les solutions qui touchent à la mobilité au sol tels que le transport des bagages des passagers ou le taxing. L’un des projets qu’il est possible de mentionner dans ce domaine est le projet Hyport présenté par la région Occitanie. Ce projet vise à développer des équipements de production et de distribution d’hydrogène vert sur les aéroports de Toulouse-Blagnac et de Tarbes.
En ce qui concerne les avions, l’utilisation de l’hydrogène comme carburant alternatif est également étudiée. Il pourrait notamment être introduit dans les turbines pour permettre d’assurer la propulsion de l’appareil. Toutefois, de nouveaux avions compatibles avec ce procédé doivent être construits.
Dans les avions classiques, il est toutefois possible d’effectuer certaines modifications en introduisant des appareils dans le cockpit ou des systèmes auxiliaires (chauffage, climatisation, cuisine, etc.) fonctionnant grâce à l’hydrogène vert.
L’hydrogène vert se présente comme une priorité dans le domaine de l’aviation puisque l’utilisation de batterie au lithium ne peut être envisagée afin de décarboner ce secteur. L’autonomie de ces batteries est en effet trop faible pour assurer des voyages de longue distance. En revanche, l’hydrogène renouvelable est tout à fait envisageable et sera d’ailleurs déjà utilisé pour alimenter des drones ou des petits avions 4 places d’ici 2025. L’entreprise singapourienne HES Energy Systems travaille en effet sur un projet intitulé Element One qui permettra de transporter jusqu’à 4 passagers en avion sur une distance pouvant atteindre 5 000 km.
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