L’utilisation d’une énergie propre et renouvelable devient un prérequis pour de nombreuses entreprises du monde entier. Sur le plan des carburants, c’est l’hydrogène vert qui suscite le plus d’engouement. Jusqu’ici, peu de certifications entouraient le secteur de l’hydrogène renouvelable. D’un point de vue éthique, il convient pourtant d’encadrer cette industrie, pour éviter le risque de greenwashing et donner des garanties aux utilisateurs.
France, Union européenne : une réglementation pour l’hydrogène renouvelable
La volonté de promouvoir d’hydrogène vert comme carburant du futur oblige les instances à redéfinir ce que constitue cette énergie renouvelable. En effet, la production d’hydrogène se déroule selon diverses méthodes. Auparavant, l’énergie se voyait attribuer une couleur selon son mode de production et la gestion des émissions de CO2 qui en résultait. Cependant, les législations ont évolué au niveau national et européen. La notion d’hydrogène vert reste toutefois employée pour parler d’hydrogène exclusivement fabriqué à partir d’énergies renouvelables.
Savoir différencier les différents types d’hydrogènes par couleur
Jusqu’à l’ordonnance du 17 février 2021, relative à l’hydrogène, la terminologie de l’hydrogène adoptait une classification selon des couleurs. À noter que certains pays de l’Union européenne continuent à employer la « Théorie de la couleur de l’hydrogène » comme l’Allemagne.
- L’hydrogène vert est exclusivement fabriqué à l’aide d’électricité renouvelable, par électrolyse de l’eau.
- La production d’hydrogène bleu s’obtient à partir d’énergies fossiles (gaz naturel, charbon). Toutefois, le dioxyde de carbone qui en résulte est stocké dans les profondeurs de la terre ou de l’océan.
- L’hydrogène rose provient de l’énergie nucléaire, alors que l’hydrogène jaune résulte de l’énergie solaire.
- L’hydrogène turquoise est produit par séparation thermique du méthane. De ce processus appelé pyrolyse, il en découle du carbone solide. Ce procédé peut s’avérer neutre en CO2, à condition que l’apport de chaleur du réacteur à haute température provienne de sources énergétiques renouvelables.
- La production d’hydrogène gris provient du gaz naturel, alors que l’hydrogène noir est fabriqué à partir du charbon. Enfin, l’hydrogène brun résulte de tourbe comprimée, le lignite. C’est trois couleurs symbolisent une production d’hydrogène très émettrice en carbone.
Hydrogène décarboné: une solution prometteuse pour les collectivités
L’hydrogène décarboné se présente comme une solution prometteuse pour l’industrie mais aussi pour les collectivités. C’est tout l’objet des pages de ce livre blanc.
Hydrogène : la terminologie en France après l’ordonnance du 17 février 2021
La France a abandonné la catégorisation de l’hydrogène par les couleurs, pour s’orienter vers des définitions précises selon ses attributs environnementaux. L’ordonnance propose trois catégories en fonction de la source d’énergie primaire utilisée ou des émissions de gaz à effet de serre associées.
L’hydrogène renouvelable
Cette appellation fait référence à l’hydrogène vert. Cette énergie est donc fabriquée par l’électrolyse de l’eau, à partir d’électricité totalement renouvelable (solaire, éolienne, hydraulique). Les autres procédés de production qui font appel aux énergies renouvelables peuvent également faire partie de la classification : pyro-gazéification, vaporeformage de biogaz.
L’hydrogène bas carbone
L’hydrogène bas carbone englobe les hydrogènes bleus, roses et jaunes. Cela signifie que l’hydrogène provient d’une énergie nucléaire, solaire ou d’une source énergétique fossile. Toutefois, cette dernière voit son carbone capté et stocké ou réutilisé. Le procédé de production doit respecter un seuil d’émission de CO2 par kilogramme d’hydrogène produit. Celui-ci est encore débattu d’un point de vue légal.
L’hydrogène carboné
Enfin, l’hydrogène carboné regroupe les hydrogènes noirs et gris. Il provient directement d’une énergie fossile, ou est issu d’une électrolyse alimentée par une électricité carbonée. Les hydrogènes qui dépassent le seuil d’émission de CO2 appartiennent également à cette classe.
Il reste donc à définir une réglementation sur le seuil approprié d’émission de CO2 par kilogramme d’hydrogène produit. Ce choix doit se réaliser en lien avec les autres pays de l’Union européenne.
Certification de l’hydrogène vert : quel intérêt ?
La demande d’hydrogène vert dans l’industrie augmente dans le monde entier. Il s’avère donc indispensable de le certifier afin de garantir sa production respectueuse de l’environnement. La certification par un tiers offre ainsi une confiance dans toute la chaîne de la valeur, que ce soit pour les fabricants, les distributeurs et les utilisateurs d’hydrogène vert. En se basant sur des normes de qualité, la certification encourage le développement de la filière.
Par ailleurs, la certification de l’hydrogène renouvelable par un tiers évite aux fabricants de recourir à la méthode de greenwashing. En d’autres termes, fixer une réglementation et la tenir comme référentiel à l’obtention d’une certification permet de ne pas utiliser des appellations mensongères et induire en erreur l’utilisateur. Enfin, la certification pousse les fabricants à atteindre l’excellence dans la méthode de production de l’hydrogène renouvelable, mais également dans son stockage et son utilisation.
Au niveau mondial, les contours d’une certification de l’hydrogène manquent encore d’homogénéité. Des discussions ont toujours lieu au sein de l’Hydrogen Council, un regroupement de leaders énergétiques mondiaux. En Europe, les schémas de certification se succèdent, avec notamment les projets de CertifHy et Bureau Veritas.
CertifHy, une certification européenne pour l’hydrogène vert et l’hydrogène bas carbone
La mise en place d’une certification pour l’hydrogène en tant que carburant représente un signal fort pour le développement d’une énergie sans carbone. Le projet CertifHy franchit cette étape avec son système de « Garantie d’origine ».
Définir clairement les deux catégories d’hydrogène
Soutenue financièrement par l’Union européenne, CertifHy s’est tout d’abord attelée à définir les hydrogènes à faible émission de carbone CertifHy et vert CertifHy. Pour la première catégorie, les émissions de carbone doivent être inférieures de 60 % aux pratiques actuelles. La seconde garde son appellation grâce à sa fabrication à partir d’énergies renouvelables.
Hydrogène CertifHy : un système « Garantie d’Origine »
CertifHy a créé un système de « Garantie d’Origine », ou GO, afin de certifier l’origine de la source énergétique. Soit comme hydrogène vert (GO CertifHy Green), soit comme hydrogène à faible émission de carbone (GO Low Carbon Hydrogen). Cela ajoute de la transparence, amène une certaine crédibilité et responsabilise les consommateurs.
Une première phase pilote a déjà eu lieu, à laquelle sont associés plusieurs grands sites de production en Europe. C’est le cas notamment d’Air Liquide, leader français dans la fabrication de gaz industriels et médicaux.
Bureau Veritas lance sa certification dédiée à l’hydrogène renouvelable
L’engouement que suscite l’hydrogène vert a encouragé Bureau Veritas, un des leaders mondiaux en matière d’essais, d’inspection et de certification à développer un schéma de certification. La certification de Bureau Veritas se concentre sur la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau à partir d’électricité renouvelable. L’objectif est d’amener de la transparence dans le secteur des énergies renouvelables, alors que le grand public se méfie de plus en plus du greenwashing. Cela permet également aux producteurs de donner des gages de viabilités de leurs projets auprès des investisseurs, dès les premiers stades du projet.
Bureau Veritas met en avant des critères de durabilité, de sécurité et d’impact sur le climat pour évaluer les sites de production. Le périmètre s’élargit également au mode de stockage de l’énergie, ainsi qu’à son transport.
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